tag:blogger.com,1999:blog-78114588875567726172024-02-19T06:17:17.997+01:00Le Petit TisonnierAdministrateurhttp://www.blogger.com/profile/07836180785613932118noreply@blogger.comBlogger151125tag:blogger.com,1999:blog-7811458887556772617.post-33778492469586428452020-01-07T17:23:00.000+01:002020-05-16T22:24:55.694+02:00Lecture de mon essai OBJECTIFS PREMIERS ET INCONSCIENTS DE L'HOMME, chap. 1<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<iframe allowfullscreen="" class="YOUTUBE-iframe-video" data-thumbnail-src="https://i.ytimg.com/vi/lG9dHmO1jzU/0.jpg" frameborder="0" height="349" src="https://www.youtube.com/embed/lG9dHmO1jzU?feature=player_embedded" width="480"></iframe></div>
<br />Administrateurhttp://www.blogger.com/profile/07836180785613932118noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7811458887556772617.post-6375741008689689582015-01-02T19:58:00.000+01:002017-12-15T22:00:18.057+01:00WOODY ALLEN : « J’ai l’impression que les autorités françaises ne protègent pas suffisamment leur extraordinaire patrimoine »<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjDIk3nJRIyQbo8Ae1oEJR5XBSSwgNctEyGtGecjXrZm-lrqvtJ_AlT0faoH8Xoy_tucksWVn1sY9iRZ7mjhvZfsiUjHSE8mAISxI_5FI5GqclFQXJCDrZzxN93Xhuu0VH3GheDMh-N1l4/s1600/Woody+Allen.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjDIk3nJRIyQbo8Ae1oEJR5XBSSwgNctEyGtGecjXrZm-lrqvtJ_AlT0faoH8Xoy_tucksWVn1sY9iRZ7mjhvZfsiUjHSE8mAISxI_5FI5GqclFQXJCDrZzxN93Xhuu0VH3GheDMh-N1l4/s1600/Woody+Allen.jpg" /></a></div>
<br />
<div style="text-align: left;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif;"><b>Extraits d'un entretien avec Woody Allen le 27 octobre 2014</b></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif;">« Si les artistes des années vingt voyaient les Champs-Elysées d’aujourd’hui, je pense qu’ils en auraient une crise cardiaque. L’évolution de tels lieux est une tragédie. La France a toujours été le symbole des ambitions humaines les plus élevées sur le plan artistique et culturel. Quand on regarde la France, on se dit voilà ce que l’homme a réussi de plus beau, de plus ambitieux, de plus élevé en matière d’art, d’architecture, de mode, de savoir-vivre… Et puis on voit ce que sont devenus les Champs-Elysées, et c’est à mes yeux un crime contre l’esprit et la culture française. Ça devrait être déclaré crime national. »</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif;">« Oui, toutes ces franchises, ces fast-food, ces boutiques à camelote… On dirait Times Square ! Avant, cette avenue était synonyme d’élégance et d’art de vivre dans le monde entier, on la regardait et on se disait “Mon Dieu, les êtres humains ont été capables de réussir ça ?”. On regardait Paris avec ce même regard émerveillé, en se disant que c’est fantastique que l’humanité ait inventé et construit une ville pareille : les rues, l’architecture, les arbres, la façon dont les Parisiens s’habillent, mangent, se comportent, tout est signe du plus haut degré de civilisation. Perdre la moindre portion de ça, c’est terrible. Et malheureusement, Paris aujourd’hui a perdu une partie de ses beautés. L’architecture et l’urbanisme demeurent les mêmes. Oui, bien sûr, mais l’esprit a changé. Quand le roi se promenait rue de Rivoli, il n’y avait pas toutes ces échoppes à cartes postales et T-shirts. Evidemment, je suis parfaitement conscient que la société change, qu’on ne peut pas retourner dans le passé, qu’il y a aussi du bon dans le progrès, mais j’aimerais que des endroits aussi miraculeux que Paris ne cèdent pas complètement au commerce cheap et trouvent un équilibre entre l’époque moderne et leur splendeur passée. J’ai l’impression que les autorités françaises ne protègent pas suffisamment leur extraordinaire patrimoine. Si Paris devient un centre commercial, ce serait une perte non seulement pour Paris mais pour l’humanité entière. »</span></span></div>
<br />
<div style="text-align: left;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif;"><a href="https://www.amazon.fr/gp/search/ref=as_li_qf_sp_sr_tl?ie=UTF8&tag=bell0a-21&keywords=Woody%20Allen&index=aps&camp=1642&creative=6746&linkCode=ur2&linkId=fafcea878553697ff1b3ea6ae3e6e856" target="_blank">▶ Woody Allen sur Amazon</a></span></span>
</div>
</div>
Administrateurhttp://www.blogger.com/profile/07836180785613932118noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7811458887556772617.post-27543854109820365142014-11-20T22:49:00.000+01:002017-12-15T19:10:03.405+01:00Une révolution et son symbole : cure de jouvence pour le croiseur Aurore <div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiTBjmjpKFYcjuiqU0zcqKdCjdVOTXDu_KME0QGjBBoJ2FOv0K55luDyToAuEh2b-hdJYwTCdQElVps0pqEiMvcGIWAgC6uhAe8ADj7qAJ7mZdDpTFJLn2I2SaQEzS89IxNZfBz8Mt28JA/s1600/Nikolai+Kochergin,+prise+du+Palais+d'Hiver.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="383" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiTBjmjpKFYcjuiqU0zcqKdCjdVOTXDu_KME0QGjBBoJ2FOv0K55luDyToAuEh2b-hdJYwTCdQElVps0pqEiMvcGIWAgC6uhAe8ADj7qAJ7mZdDpTFJLn2I2SaQEzS89IxNZfBz8Mt28JA/s1600/Nikolai+Kochergin,+prise+du+Palais+d'Hiver.jpg" width="600" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><div align="CENTER" style="line-height: 0.37cm; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: "georgia" , "utopia" , "palatino linotype" , "palatino" , serif;"><span style="font-size: 8pt;">Nikolai
Kochergin</span></span></span></div>
<div align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "georgia" , "utopia" , "palatino linotype" , "palatino" , serif; font-size: 11px; line-height: 13.9842519760132px;">La prise du Palais d'Hiver par les troupes révolutionnaires, le 25 Octobre 1917</span></div>
</td></tr>
</tbody></table>
<br />
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif;">La nouvelle n'est pas passée inaperçue en cette année 2014 : le croiseur Aurore (1) a quitté les quais de la Neva pour les chantiers navals de Kronstadt afin de s'offrir une cure de jouvence. Le 6 novembre 1917 (2), l'équipage du célèbre croiseur, acquis à la cause révolutionnaire, avait tiré une salve sur le Palais d'Hiver où siégeait le gouvernement d'Alexandre Kerensky, donnant ainsi aux bolcheviks le signal de l'attaque du Palais. Nombre d'historiens considèrent la salve tirée par les marins du croiseur Aurore ou bien la prise du Palais d'Hiver comme le début de la Révolution d'Octobre. Quant au navire lui-même, il est devenu au fil des ans le symbole d'une révolution qui fêtera son centenaire en novembre 2017. Je souhaiterais proposer au lecteur une brève réflexion sur le thème du nouveau pouvoir, né durant la période révolutionnaire. Je précise enfin que, dans cet article (comme dans ceux qui l'ont précédé), mon but n'est ni d'approuver les uns ni de condamner les autres, mais d'essayer de comprendre les phénomènes sociaux.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif;"><b>Le terme "révolution"</b></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif;">Les mots et expressions liés aux phénomènes sociaux (communisme, démocratie, coup d'Etat, putsch, révolution, etc.) ont un caractère polysémique. A notre époque, les médias se sont emparés de ces termes d'ordre sociologique, ne faisant qu'ajouter à la confusion générale. Il nous suffit de penser, par exemple, à des événements se déroulant hors du monde occidental : un banal coup d'Etat, voire une manifestation de rue réunissant quelques centaines de mécontents. Si les médias peuvent présenter ces événements au public sous un jour favorable aux pays occidentaux, ils n'hésiteront pas (nombre d'entre eux en tout cas) à les qualifier de "révolutions" (3). Le traitement idéologique de l'information, si fort de nos jours, entraîne nécessairement ce genre de dérive verbale. Introduisant des changements profonds dans la structure sociale (la nationalisation des moyens de production en premier lieu), la Révolution d'Octobre dépassa le cadre d'un banal coup d'Etat. Cette révolution est liée à la naissance d'un nouveau pouvoir.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif;"><b>Un champ de ruines</b></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif;">Emeutes causées par la faim, grèves, montée du mécontentement, répression de la part du pouvoir, humiliante défaite militaire face au Japon en 1905... La Russie prérévolutionnaire est au bord du gouffre. La première guerre mondiale et l'ouverture d'un front à l'Est provoqueront l'effondrement du pays. C'est dans ce contexte que s'inscrit la Révolution de 1917.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif;"><b>La séduction des idées</b></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif;">Dès les premières années qui suivent la prise de pouvoir par les bolcheviks, s'accumulent difficultés et mécontentements : attaques des Blancs soutenus par les Occidentaux, émeutes intérieures, groupes anarchistes opposés à tout pouvoir, etc. Vsévolod Voline (4), militant anarchiste, participa aux événements qui ébranlèrent la Russie au début du vingtième siècle. Dans ses écrits, il accuse les bolcheviks non seulement d'avoir recréé un pouvoir nouveau sur les ruines de l'Etat tsariste, mais aussi d'avoir écrasé le mouvement libertaire. Le projet de Vsévolod Voline et de ses amis était de bâtir une société nouvelle sur la base de "l'activité naturelle et libre, économique et sociale" des associations de travailleurs, selon les termes mêmes de Voline. Cette société nouvelle ne comporterait évidemment ni Etat ni gouvernement. L'idée est séduisante mais...</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif;"><b>Mais...</b></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif;">Selon le philosophe russe, <a href="https://www.amazon.fr/gp/search/ref=as_li_qf_sp_sr_tl?ie=UTF8&tag=bell0a-21&keywords=Alexandre%20Zinoviev&index=aps&camp=1642&creative=6746&linkCode=ur2&linkId=21d0ee2d968aca3db74297cb4b8db530" target="_blank">Alexandre Zinoviev</a>, (5) il existe des lois de l'organisation des masses qui exercent leur action indépendamment du fait que les individus sociaux aient ou non conscience d'agir selon ces lois. S'appliquant à tous les groupes humains, quels que soient les lieux et les époques, ces lois sont universelles. Afin qu'un regroupement d'hommes constitue un tout, il est absolument nécessaire que se produise une division du regroupement en question entre gouvernants et gouvernés. Par analogie avec les organes d'un être humain et les fonctions qu'ils exercent, les gouvernants jouent le rôle de la tête et les gouvernés celui du corps. La fonction des gouvernants consiste à diriger (commander) le corps gouverné; au sein de ce dernier se forment des organes qui se partagent différentes fonctions : production de biens et de services, défense du territoire, maintien de l'ordre intérieur, etc. Le fait qu'une division de cette nature apparaisse dans un lieu quelconque à un moment donné est le signe qu'un nouvel agrégat humain (tribu, clan, société) est en formation. Si nous adhérons à cette théorie, il nous faut accepter l'idée suivante : la constitution d'un pouvoir était nécessaire à l'émergence d'une Russie nouvelle sur les ruines de l'ancienne. Le pays se trouvait confronté à une alternative : mourir ou survivre, et survivre nécessitait la création d'une direction qui exercerait son commandement sur le corps gouverné. Le rêve anarchiste d'une société sans pouvoir contredisait les lois sociales de l'organisation des masses.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif;"><b>Un ordre nouveau</b></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif;">A peine constitué, le pouvoir bolchevique s'efforça d'instaurer l'ordre à l'intérieur du pays, éliminant les ennemis réels ou imaginaires de la Révolution. Le mouvement anarchiste représentait un obstacle à cet ordre nouveau que Vladimir Ilitch (6) et ses compagnons d'armes mettaient en place dans l’urgence. Dans ses ouvrages, Vsévolod Voline décrit la façon dont fut anéanti le mouvement anarchiste russe au début des années 1920. Quant à Voline lui-même, il demeura fidèle à ses idéaux et fut banni d'Union soviétique; il mourut en France en 1945. Pour les anarchistes russes, le rêve d'une société nouvelle libre et heureuse avait tourné au cauchemar.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif;">Avec le temps, tous les acteurs d'Octobre 17 ont disparu et le croiseur Aurore est devenu l'un des symboles d'une révolution que les historiens soviétiques, il n'y a pas si longtemps de cela, qualifiaient de "Grande Révolution Socialiste d'Octobre". Sa cure de jouvence terminée, le célèbre bâtiment de guerre devrait mouiller l'ancre près des quais de la Neva dont les eaux froides arrosent la ville de Pierre le Grand avant de se jeter dans le Golfe de Finlande.</span></span></div>
<br />
<br />
<div style="text-align: right;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif;"><b>Fabrice Fassio</b></span></span></div>
<div style="text-align: right;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif;"><b>Manille, le 10 novembre 2014</b></span></span></div>
<br />
<br />
<br />
<br />
<div style="text-align: left;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif;">(1) en russe : Avrora</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif;">(2) le 25 octobre, selon le calendrier julien alors en usage</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif;">(3) je pense, par exemple, à toutes ces "révolutions" baptisées par les médias d'un nom de fleur ou de couleur : les tulipes, les roses, l’orange, etc.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif;">(4) Vsévolod Mikhaïlovitch Eichenbaum, dit Voline : <i>La Révolution Inconnue</i>, éditions Entremonde, 2009</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif;">(5) <a href="https://www.amazon.fr/gp/search/ref=as_li_qf_sp_sr_tl?ie=UTF8&tag=bell0a-21&keywords=Alexandre%20Zinoviev&index=aps&camp=1642&creative=6746&linkCode=ur2&linkId=e1f65a91369e54a204b2355d8d1c36cd" target="_blank">Alexandre Alexandrovitch Zinoviev</a> est l'auteur de nombreux ouvrages concernant la Russie ou le communisme : <i>l'Avenir radieux</i>, <i>le Communisme comme Réalité</i>, <i>le Héros de Notre Jeunesse</i>, <i>la Maison Jaune</i>, etc. Il n'existe aucun lien de parenté entre l'auteur russe et Grigori Evseïevitch Zinoviev, compagnon d'armes de Lénine.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif;">(6) Vladimir Ilitch Oulianov, plus connu sous le nom de Lénine</span></span></div>
Administrateurhttp://www.blogger.com/profile/07836180785613932118noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7811458887556772617.post-12300264088274596582014-09-27T17:41:00.000+02:002018-01-27T22:20:08.667+01:00La vie est belle<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Les
personnes qui disent que la vie est belle sont agaçantes. Ce sont
généralement celles vivant dans l’aisance et les privilèges, et
appartenant au monde du spectacle qui, par médias interposés,
s’expriment ainsi, et incitent des naïfs beaucoup moins
privilégiés qu’elles à s’exprimer de la même façon.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">
</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">C’est
idiot, car bien entendu inadapté à la vie d’un grand nombre de
gens.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">
</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Ces
personnes dans l’aisance ne devraient donc pas dire : la vie est
belle, mais : ma vie est belle.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">
</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Si elles
préfèrent dire que la vie est belle c’est pour plus ou moins ne pas
reconnaître l’étendu de leurs privilèges. "La vie est
belle", cela inclut tout le monde, c’est parler aux noms des
autres et donc vouloir leur faire croire qu’ils peuvent dire la
même chose. C’est mettre tout un chacun sur le même plan alors
qu’évidemment, la répartition des chances et des avantages
n’obéit pas naturellement au principe d’égalité. En
s’exprimant ainsi ces personnes peuvent déculpabiliser d’avoir
tant de privilèges et d’argent qu’elles gardent en grande partie
ou totalement pour elles alors qu’elles passent leur temps à
prêcher la générosité, le partage, et l’égalité.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">
</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Quand ces
gens-là disent que la vie est belle, ils le disent d’une manière
– c’est frappant – donnant l’impression que si ils peuvent le
dire, cela n’a pas grand chose à voir avec leurs privilèges, que
c’est avant tout grâce à une question d’état d’esprit, de
regard sur la vie, de dépassement des faux problèmes, et au bout du
compte, de sagesse, d’humilité. Après les avoir entendu dire que
la vie était belle de la manière dont ils le disent, les gens se
retrouvent, un peu bêtement, à se faire des remontrances, à se
dire : Oui, c’est vrai, il ou elle a raison, on ne voit pas assez
le bon côté des choses. On se plaint trop.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">
</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">
</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Le plus
"drôle", si je puis dire, c’est que ces privilégiés,
en laissant entendre à ceux ne l’étant pas qu’ils se plaignent
trop, ont en partie raison. Beaucoup d’entre nous, grâce au
progrès, bénéficient aujourd’hui de certains avantages et d’un
confort (dans un sens très large), que l’homme du peuple des
siècles passés aurait considérés comme d’immenses privilèges,
et que même les nobles les plus riches de ces mêmes siècles nous
auraient jalousés.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">
</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Donc
effectivement, nos grands privilégiés, en laissant entendre aux
gens qu’ils se plaignent trop, ont en partie raison. Le problème
est qu’ils s’appuient sur cette petite vérité pour paralyser
notre jugement sur eux. Pendant que les gens se remettent en
question, ils ne voient pas que les dits privilégiés ayant provoqué
cette remise en question ne manquent pas de culot et profitent du
trouble qu’ils ont provoqué pour faire une faute de frappe en
remplaçant le m du premier mot par un l dans la phrase : la vie est
belle.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">
</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Car les
choses sont plus complexes qu’il y paraît. Dire que nous
bénéficions de plus de confort et de plus d’avantages que nos
ancêtres ne signifie pas que nous n’avons plus de problèmes, et
que les malheurs, les difficultés et la souffrance ont disparu de
nos existences, loin de là. Certains sont même, dans ces domaines,
particulièrement bien placés pour en parler. C’est pourquoi ce
"la vie est belle" que nous assènent parfois nos grands
artistes bourgeois médiatisés est insupportable.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">
</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Dans un
monde où il est si bien vu de défendre l’égalité et la
générosité, alors que le dit monde est avant tout commandé par
les rapports de force, l’inégalité, et la cupidité, il vaut
mieux, surtout lorsqu’on est un artiste connu, dire en son nom et
au nom des autres que la vie est belle. Ça ne mange pas de pain, on
passe pour un sage, et cela permet d’être admiré par celles et
ceux qui par conséquent nous rapporteront encore plus d’argent en
achetant avec le sourire ce qu’on leur vendra.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: right;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><b>Laurent
Gané</b></span></span></div>
<div align="RIGHT" style="margin-bottom: 0cm;">
<a href="http://laurent-gane.blogspot.fr/" target="_blank"><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">(Site personnel)</span></span></a></div>
Administrateurhttp://www.blogger.com/profile/07836180785613932118noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7811458887556772617.post-33250453527251929282014-09-08T21:24:00.001+02:002018-01-27T22:35:16.748+01:00L'architecture moderne<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh0cMV3lldsqfMhbWkIDcBhKFcL2FVkGOUXiKTlLIBff_txbLDakJRDdNUkXKOuYahc8CvbgD4YCZeN77txiH9fi_te7_34eSaCE_t_QBGtzCgCzEaNjHkydycPnVwqhteIV2LzdUp874w/s1600/Bobigny+1910+1992.jpg" imageanchor="1"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh0cMV3lldsqfMhbWkIDcBhKFcL2FVkGOUXiKTlLIBff_txbLDakJRDdNUkXKOuYahc8CvbgD4YCZeN77txiH9fi_te7_34eSaCE_t_QBGtzCgCzEaNjHkydycPnVwqhteIV2LzdUp874w/s1600/Bobigny+1910+1992.jpg" width="424" /></a></div>
<div style="text-align: left;">
<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Photographies extraites de <i>Un siècle passe</i>,</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">de Alain Blondel et Laurent Sully Jaulmes</span></span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><a href="https://www.amazon.fr/gp/product/2915755086/ref=as_li_tl?ie=UTF8&camp=1642&creative=6746&creativeASIN=2915755086&linkCode=as2&tag=bell0a-21&linkId=24d437ca5ee8f46ad1e08fe3fdb597f0" target="_blank">▶ Commandez sur Amazon : Un siècle passe (premier lien)</a><img alt="" border="0" height="1" src="//ir-fr.amazon-adsystem.com/e/ir?t=bell0a-21&l=am2&o=8&a=2915755086" style="border: medium none; margin: 0px;" width="1" /></span></span><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"> </span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><a href="https://www.amazon.fr/gp/product/2908393085/ref=as_li_tl?ie=UTF8&camp=1642&creative=6746&creativeASIN=2908393085&linkCode=as2&tag=bell0a-21&linkId=9b3c55ea8c9acf0abacf23bfa05ff695" target="_blank">▶ Commandez sur Amazon : Un siècle passe (second lien)</a><img alt="" border="0" height="1" src="//ir-fr.amazon-adsystem.com/e/ir?t=bell0a-21&l=am2&o=8&a=2908393085" style="border: medium none; margin: 0px;" width="1" /></span></span>
</div>
</div>
<br />
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">L’architecture
moderne* a rompu avec celle du passé. Elle n’est pas son
prolongement, mais une manière de construire totalement différente.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">
</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">C’est
précisément ce qu’aiment ses défenseurs : qu’elle témoigne
d’une rupture avec ce qui se faisait autrefois, qu’elle indique
l’avènement d’une ère nouvelle, car pour eux, <i>moderne</i>,
<i>nouveau</i>, veulent dirent <i>mieux qu’avant</i>, <i>plus
évolué</i>, cette manière de voir faisant d’eux, qui aiment
cette modernité et cette nouveauté, des individus supérieurs à
ceux du passé.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">
</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Ce qui
permet encore davantage de se démarquer, de paraître même
supérieur à ceux pourtant déjà attachés à la modernité et à
la nouveauté, c’est d’être avant-gardiste, c’est-à-dire de
porter au pinacle ce qui est considéré comme étant en avance sur
la nouveauté elle-même. Du nouveau plus nouveau que le nouveau du
jour, car du nouveau à venir, du nouveau futur, conférant à ceux
le défendant les qualités de visionnaires, de clairvoyants, de
quasi médiums sachant voir l’avenir.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">
</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Il s’agit
pour ces gens de tout voir à l’aune de la modernité,
l’architecture comme les êtres humains, car être jeune par
exemple, c’est être nouveau, plus moderne, en avance, plus évolué,
plus intelligent, plus intéressant ; en un mot là aussi :
supérieur.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">
</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Autrefois,
on considérait pouvoir s’améliorer en mûrissant, et donc en
vieillissant. De nos jours, on peut être ignare, idiot, creux,
caractériel à défaut d’avoir du caractère, "original"
à défaut d’avoir de la personnalité, sans que notre crédibilité
soit remise en question si l’on est nouveau, jeune, et par
conséquent d’emblée vu comme étant investi de toutes les
qualités, comme étant en avance sur les personnes ayant pourtant par leur âge de
l’avance sur nous (sauf si les dites personnes n’ont pas les
qualités personnelles, et notamment intellectuelles, permettant de
faire de leur avance un avantage). Cela
reviendrait à considérer qu’un étudiant en première année de
médecine en saurait plus sur la médecine que ceux parvenus à la
fin de leurs cursus.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">
</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Les plus
vieux, s’ils ne veulent pas être jugés en retard, version polie
d’<i>attardés</i>, doivent absolument rester jeunes d’esprit
comme on dit, c’est-à-dire tenter d’avancer en reculant.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">
</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Les gens qui
aiment l’architecture moderne se disent qu’ils avancent eux,
qu’ils évoluent sans cesse vers le mieux, tandis que ceux
préférant l’architecture du passé se disent qu’avec
l’architecture moderne il n’y a pas progrès mais au contrair</span></span><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">e
déclin et décadence.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">
</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Les
premiers, de leur point de vue, pensent que les seconds n’aiment
pas l’architecture moderne, et la modernité en général, parce
qu’ils sont passéistes, bornés, opposés par étroitesse d’esprit
au progrès. Ils ne comprennent pas que les seconds – les plus
subtils d’entre eux en tout cas –, du fait de leur exigence de
qualité, ne peuvent qu’aimer le progrès justement, mais le vrai,
pas celui qui, d’un point de vue qualitatif donc, recule en
prétendant avancer. Car les
premiers, effectivement, avancent en dégénérant, et les seconds
s’en rendent compte, ce qui provoque leur opposition, car c’est
précisément ce qu’ils ne veulent pas : dégénérer.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">
</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">On peut être
tourné vers le passé justement parce qu’on ne veut pas reculer,
après avoir estimé que ce passé, sur certains plans, était d’une
qualité supérieure au présent dégénérant, car c’est un
authentique progrès que l’on souhaite, et pas un faux progrès.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">
</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">En vérité,
paradoxalement, ce sont les défenseurs de cette modernité barbare
et dégénérée qui sont opposés au progrès, si l’on veut
vraiment faire dire à ce terme : aller vers mieux.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: right;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><b>Laurent
Gané</b></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: right;">
<a href="http://laurent-gane.blogspot.fr/" target="_blank"><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">(Site personnel)</span></span></a></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">* Je regroupe
volontairement sous le terme <i>moderne</i> l’architecture moderne
et l’architecture contemporaine – que l</span></span><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">’</span></span>on considère normalement
être deux courants différents – car elles appartiennent en
réalité au même mouvement, à la même idéologie, et aboutissent
à la même laideur architecturale.</span></span></div>
Administrateurhttp://www.blogger.com/profile/07836180785613932118noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7811458887556772617.post-22755334514131893352014-09-01T23:15:00.000+02:002018-01-26T00:54:08.425+01:00Les aliments "bio"<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhuApo7rYOyVs-en-Zpo5NUgxhzdy9URh_EOi3Bc9PLKE4eJsDGT40ITRQCTOgtUEw_AePKw_7mBp7JR1ANrlqcKKCTy_8foOQlgaaWAOH3rdqT8G2XiUco2D-e8pdXqqcqFD_fVkZ9wLg/s1600/Juan+S%C3%A1nchez+Cot%C3%A1n,+nature+morte+aux+fruits+et+l%C3%A9gumes.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="341" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhuApo7rYOyVs-en-Zpo5NUgxhzdy9URh_EOi3Bc9PLKE4eJsDGT40ITRQCTOgtUEw_AePKw_7mBp7JR1ANrlqcKKCTy_8foOQlgaaWAOH3rdqT8G2XiUco2D-e8pdXqqcqFD_fVkZ9wLg/s1600/Juan+S%C3%A1nchez+Cot%C3%A1n,+nature+morte+aux+fruits+et+l%C3%A9gumes.jpg" width="475" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Juan Sánchez Cotán (1560 - 1627)<br />
Nature morte aux fruits et légumes bio</td></tr>
</tbody></table>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Avoir
une alimentation biologique, cela veut dire : se nourrir avec des
aliments provenant d’un mode de culture et d’élevage excluant
l’utilisation de produits chimiques de synthèse, ou avec des
aliments transformés à base d’ingrédients issus de ces modes de
culture et d’élevage. C’est donc avoir une alimentation
naturelles. On aurait donc dû, tout simplement, appeler les aliments
biologiques des aliments naturels, et les aliments ayant subi un
traitement chimique de synthèse des aliments traités.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">
</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Deux
raisons ont voulu qu’il en soit autrement.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">
</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Pour
faire comprendre la première, imaginons que les tableaux d’un
célèbre peintre, dans les galeries, les musées, et ailleurs, petit
à petit, aient été remplacés par des faux, sans que personne ne
s’en soit rendu compte, jusqu’au jour où la supercherie aurait
été découverte. Des recherches auraient été effectuées, et les
tableaux authentiques seraient réapparus, lentement, les uns après
les autres. Pour les distinguer de la quantité considérable des
faux tableaux, on ne se serait pas contenté de dire de chacun d’entre eux
qu’il s’agissait d’un tableau d’untel, mais d’un vrai
tableau d’untel.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">
</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Pour
les aliments c’est pareil. Tous traités, ils furent présentés
comme identiques en qualité à ceux du passé, jusqu’à ce que
leurs effets nocifs soient connus de la majorité des gens. Les
aliments n’ayant pas eu affaire à la chimie de synthèse
commencèrent alors à réapparaître, mais en quantité si petite
comparée aux aliments traités qui représentaient la quasi totalité
des aliments vendus, qu’il fallut les différencier en spécifiant
qu’ils étaient naturels, "bio", car la norme était devenu le chimique,
comme si il en avait toujours été ainsi. C’était le nouveau
repère de base, duquel devait se distinguer l’alimentation non
traitée, alors que cela aurait toujours dû être l’inverse.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">
</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Quant
à ce mot : "bio", pour parler de la deuxième raison
permettant de comprendre pourquoi celui-ci fut employé pour désigner
la nourriture naturelle, il ressemble étrangement à un mot trouvé
par une agence de communication payée par des industriels tant il
paraît peu naturel de nommer ainsi une chose naturelle.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">
</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Bio,
ça fait avant-gardiste, comme tous ces mots, souvent anglais, que
beaucoup se plaisent à employer par snobisme.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">
</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Manger
des aliments naturels, ou manger des aliments traités, voilà une
façon de s’exprimer sans manières, vraiment naturelle. Moi-même,
qui fréquente les magasins "bio", j’essaie le plus
souvent possible d’employer ces mots-là.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">
</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">J’ajouterai
que vouloir manger des aliments naturels c’est vouloir manger les
aliments tels qu’ils étaient autrefois, sauf que dire ça, c’est
risquer de faire passer l’homme moderne avant-gardiste pour un
réactionnaire </span></span><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">– avec
tout ce que cela représente de négatif à ses yeux</span></span>. Il fallut donc emballer l’objet ancien dans un mot
nouveau, afin de lui faire croire, à l’homme moderne
avant-gardiste, qu’il était davantage l’inventeur que le
récupérateur de ce qui venait du passé, cette façon de faire étant la
grande spécialité des bobos. Car il ne s’agissait pas, en effet,
qu’il soit vu comme quelqu’un souhaitant retrouver un état
ancien, tel un passéiste, l’homme moderne avant-gardiste. Il
voulait certes du naturel, comme autrefois, mais sans être confondu
avec les méchants primates de cet autrefois.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">
</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Au
lieu de dire "naturel", ou "authentique", ou pire
: "comme avant", "comme autrefois", on a choisi
de dire "bio". C’était plus rigolo, plus pétillant,
plus "sympa", et donc moins fasciste. Au lieu de risquer
d’être réactionnaire, on était progressiste, et surtout malin.
Tout le monde, ainsi, restait à sa place : les hommes des cavernes
d’un côté, et les êtres supérieurs de l’autre.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">
</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Cela
permet, lorsqu’on est un moderniste anti réactionnaire, de pouvoir
adopter une attitude anti moderniste, puisque réactionnaire, en la
déguisant en attitude innovante et donc progressiste.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">
</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Ces
gens-là seront peut-être vus un jour, souhaitons-le, comme les
"grands" inventeurs du comportement naturel artificiel, de
l’authenticité fausse.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: right;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><b>Laurent
Gané</b></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: right;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">(site
personnel)</span></span></div>
Administrateurhttp://www.blogger.com/profile/07836180785613932118noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7811458887556772617.post-77811885887740905602014-06-11T23:58:00.000+02:002017-12-16T02:31:24.102+01:00L'électeur et le Hollande, de LAURENT GANÉ, d'après Le Corbeau et le Renard, de JEAN DE LA FONTAINE<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<iframe allowfullscreen="" class="YOUTUBE-iframe-video" data-thumbnail-src="https://i.ytimg.com/vi/hiUbcoidHG8/0.jpg" frameborder="0" height="349" src="https://www.youtube.com/embed/hiUbcoidHG8?feature=player_embedded" width="560"></iframe></div>
<br />Administrateurhttp://www.blogger.com/profile/07836180785613932118noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7811458887556772617.post-76947664588114583732014-05-26T21:55:00.000+02:002017-12-18T12:18:46.835+01:00La Russie du mauvais côté de l'Histoire<div>
<br /></div>
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiM3ZFVHXNxew7fah20YKE2N6LDT6yL2m0sNPwqXE14kdx9eh3N1lVAFMzGA0AX6VEr7-jCLyfMVGCSh40TF1vtOXNCWVzMXsRP1LJD6ylyIDXb4_hQz9letPb1vMf6OiE4FgaTsL8ZXQs/s1600/All%25C3%25A9gorie+du+mauvais+gouvernement%252C+Lorenzetti.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="500" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiM3ZFVHXNxew7fah20YKE2N6LDT6yL2m0sNPwqXE14kdx9eh3N1lVAFMzGA0AX6VEr7-jCLyfMVGCSh40TF1vtOXNCWVzMXsRP1LJD6ylyIDXb4_hQz9letPb1vMf6OiE4FgaTsL8ZXQs/s1600/All%25C3%25A9gorie+du+mauvais+gouvernement%252C+Lorenzetti.jpg" width="367" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Allégorie du mauvais gouvernement, par Ambrogio Lorenzetti,<br />
palais Palazzo Pubblico, à Sienne</td></tr>
</tbody></table>
<div>
<div style="text-align: justify;">
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Dirigeants, hommes d'affaires et chefs des médias occidentaux s'interrogent avec inquiétude sur la voie que suit la Russie contemporaine. Le Président des Etats-Unis vient d'ailleurs de l’affirmer : la Russie se trouve du mauvais côté de l'Histoire. Étrange idée selon laquelle l'Histoire aurait des côtés ! Enfin bref, le jugement du Président serait corroboré par de nombreux faits, dont celui-ci : la Russie chercherait à reconstituer un bloc semblable à l'ancienne Union soviétique, cet empire du Mal qui avait donné tant de fil à retordre à Ronald Reagan. Je souhaiterais proposer au lecteur un bref article centré sur cette question d'un bloc nouveau. Je précise que ma réflexion est basée sur les travaux fondamentaux du philosophe et sociologue russe : Alexandre Zinoviev, disparu en 2006.</span></span></div>
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<div style="text-align: left;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><b>L'occidentalisation</b></span></span></div>
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<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Dans ses œuvres sociologiques, Alexandre Zinoviev nomme "occidentalisation" la forme particulière que prend la globalisation dans les pays non occidentaux. Selon l'auteur russe, l'occidentalisation est la stratégie visant à établir un ordre planétaire (global) conforme aux intérêts du monde occidental (Amérique du Nord, Europe de l’Ouest, Australie, etc.) Sous la conduite des Etats-Unis, explique l'auteur de <i><b><a href="https://www.amazon.fr/gp/product/2259183174/ref=as_li_tl?ie=UTF8&camp=1642&creative=6746&creativeASIN=2259183174&linkCode=as2&tag=bell0a-21&linkId=9d5be9f4859916b7ac548bea1c26f817" target="_blank">L'Occidentisme</a></b></i>, (1) les pays de l'Ouest aspirent à établir, dans les autres parties de notre planète, une organisation de la vie semblable à la leur.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Afin d'incorporer le pays ciblé dans la sphère occidentale, il convient d'abord de l'affaiblir. De nombreuses tactiques, explique l'auteur russe, sont alors mises en oeuvre : diviser la population en groupes hostiles, l'inciter à envier l'abondance occidentale, soutenir les mouvements d'opposition, fournir une aide financière, séduire l'élite intellectuelle et les couches privilégiées, etc.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Ce processus d'occidentalisation ne signifie pas malheur pour tous. Au contraire, certaines catégories de la population du pays en voie d'assimilation - les membres des couches supérieures en particulier- peuvent trouver leur compte dans cette "refondation", devenant ainsi un soutien intérieur au processus d'assimilation. Les tentatives d'occidentalisation d'un pays ne sont pas toujours couronnées de succès (en Iran, par exemple). En revanche, lorsque l'opération réussit, le pays ciblé est remodelé : les Occidentaux, aidés par des forces intérieures locales, mettent en place un ordre étatique, économique et idéologique, imité du système occidental (capitaliste, occidentiste). Parlementarisme, multipartisme, élections, économie libéralisée, exaltation de l'argent, du sexe et de la violence, sont autant d'exemples d'éléments imposés au pays nouvellement inclus dans la sphère d'influence occidentale.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Il va de soi que l'Occident entreprend le remodelage du pays ciblé dans son intérêt : mettre en place un gouvernement ami, trouver de nombreux débouchés pour ses produits industriels, s'approprier à bon prix des matières premières dont il a un besoin vital, etc.</span></span></div>
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<div style="text-align: left;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><b>L'occidentalisation appliquée à la Russie</b></span></span></div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Élaborée par les pays occidentaux pendant la guerre froide, la stratégie d'occidentalisation a été utilisée contre l'Union soviétique qui représentait un réel danger pour l'hégémonie occidentale. Affaiblie par une profonde crise intérieure, l'Union soviétique des années 1980-1990 s'est révélée incapable de préserver son organisation sociale (le communisme, le soviétisme) qui a été détruite sous la direction d'hommes d'Etat tels que Mikhaïl Gorbatchev ou Boris Eltsine, parrainés par leurs homologues de l'Ouest.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Le territoire soviétique a éclaté en de nombreuses républiques en proie à de multiples difficultés : chômage massif, diminution du pouvoir d'achat des plus pauvres, dilapidation de la propriété d'Etat dans le secteur économique, collusion des milieux du pouvoir et de l'argent, baisse de la natalité, etc. L'Ukraine est l'une de ces républiques issues de la désagrégation de l'espace soviétique.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">D'un point de vue sociologique, l’occidentalisation n’est pas un phénomène monstrueux (anormal) mais, au contraire, un phénomène normal, autrement dit conforme aux règles régissant les rapports entre associations humaines différentes dont les intérêts s’opposent. Les règles de la morale et du droit ne s'appliquent pas aux relations entre groupes humains.</span></span></div>
<br />
<br />
<div style="text-align: left;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><b>Une occidentalisation limitée</b></span></span></div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Au cours des années 1980-1990, la Russie très profondément affaiblie s'est engagée sur les rails de l'occidentalisation, se rangeant ipso facto du bon côté de l'Histoire. Dans un entretien avec Galia Ackerman (2) réalisé en 2001, Alexandre Zinoviev explique que la marge de manœuvre de Vladimir Poutine est bridée par les circonstances et que sa mission consiste à consolider et à rendre acceptable aux yeux du peuple russe le nouveau système économique et social issu du coup d'État gorbatchévien et eltsinien. Cependant, note le philosophe, l'occidentalisation de la Russie ne signifie pas que tous les traits du soviétisme aient disparu. Dans cet entretien, l'auteur du "<b><i>Facteur de la Compréhension</i></b>" (3) fait remarquer, par exemple, que l'administration présidentielle a repris les fonction du Comité Central du PCUS (4) ou bien que les relations entre le Kremlin et la Douma ressemblent de plus en plus aux rapports qui existaient entre le Politburo et le Soviet suprême du temps de l'URSS. Dans ce même entretien, le philosophe ajoute que le Parlement est devenu l'instrument docile de l'exécutif. L'occidentalisation de l'organisation étatique de la Russie post-soviétique est donc relative et limitée.</span></span></div>
<br />
<br />
<div style="text-align: left;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><b>Une reprise en main</b></span></span></div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Je connais mal la situation actuelle de l'organisation étatique de la Russie, mais il me semble que la situation en question n'est plus celle qui prévalait dans les toutes premières années de notre siècle. Vladimir Poutine et son équipe ont consolidé le pouvoir de l'Etat central, effectué des réformes et "changé de cap". Réorganisation de l'administration ("la verticale du pouvoir"), renforcement de l'armée et des services de renseignement, surveillance des médias, réhabilitation du secteur militaro-industriel, rapprochement avec la Chine, volonté de former un vaste ensemble eurasiatique, sont autant d'exemples que les forces influentes de l'Ouest interprètent comme un rejet de l'occidentalisation.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">L'actuelle montée en puissance de la Russie sur la scène internationale est liée à cette reprise en main de l'Etat, opérée par le pouvoir suprême. Comme le note Alexandre Zinoviev dans ses ouvrages sociologiques : l'histoire de la Russie est une histoire de l'Etat. En renforçant les traits de l'ordre étatique hérités de l'ancienne Union soviétique ou de l'époque tsariste, le pouvoir russe a pour but de construire un Etat fort, véritable poste de commande de la société tout entière. Cet Etat en voie de renforcement porte en lui une tendance "impériale", autrement dit une tendance à recréer un espace semblable à l'Union soviétique ou à l'empire tsariste.</span></span></div>
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<div style="text-align: left;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><b>La prison des peuples</b></span></span></div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Un événement similaire s'est déjà produit dans l'histoire russe. Au cours de la première guerre mondiale, l'Etat tsariste s'est écroulé et les révolutionnaires ont pris le pouvoir. Une question se pose alors : pourquoi les Bolcheviks ont-ils reconstruit un empire quelques années après la Révolution d'Octobre alors qu'ils comparaient la Russie impériale - le mot de Vladimir Ilitch Lénine est célèbre - à "une prison des peuples" ? Alexandre Zinoviev explique que, en dépit des slogans révolutionnaires et des intentions des chefs bolcheviks, le nouveau pouvoir central s'est trouvé contraint de restaurer l'empire, certes sous une forme nouvelle qui prit le nom d'Union soviétique. La Révolution avait éliminé la classe des capitalistes, qui avaient investi dans l'industrie, et celle des propriétaires terriens, mais elle avait préservé l'organisation étatique de l'époque tsariste. La tendance à créer une vaste union de peuples soumis à un pouvoir central découlait de l'organisation étatique russe préservée par la Révolution. De nos jours, cette tendance se manifeste de nouveau et continuera de se manifester si le pouvoir suprême, quel que soit son chef, persévère dans sa volonté d'édifier un Etat fort en Russie. Il est possible que cette tendance prenne la forme d'une union eurasiatique ou bien d'une vaste zone d'influence.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Aujourd'hui, la reprise en main de l'organisation étatique, la montée en puissance de la Russie, la création d'une zone d'influence, inquiètent à juste titre les forces supranationales prônant une gouvernance mondiale, ainsi que les puissances occidentales. La Russie actuelle représente une épine fichée dans le pied de la globalisation, une véritable « empêcheuse » de tourner en rond. En ce sens, le Président des Etats-Unis a raison. Malgré tous les efforts fournis par les Occidentaux, la Russie glisse une nouvelle fois du mauvais côté de l'Histoire, une vingtaine d'années après la chute fracassante de l'empire du Mal. (5)</span></span></div>
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<div style="text-align: right;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><b>Fabrice Fassio</b></span></span></div>
<div style="text-align: right;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><b>Manille, le 20 mars 2014</b></span></span></div>
<br />
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<div style="text-align: left;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">(1) <a href="https://www.amazon.fr/gp/product/2259183174/ref=as_li_tl?ie=UTF8&camp=1642&creative=6746&creativeASIN=2259183174&linkCode=as2&tag=bell0a-21&linkId=9d5be9f4859916b7ac548bea1c26f817" target="_blank">L'Occidentisme</a>, ouvrage publié chez Plon en 1995.</span></span></div>
<br />
<div style="text-align: left;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">(2) <b><i>Politique Internationale</i></b> - La Revue n°92 - ÉTÉ - 2001</span></span></div>
<br />
<div style="text-align: left;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">(3) <b><i>Le Facteur de la Compréhension (Faktor Ponimania)</i></b> ; ce livre - unique en son genre ! - n'est toujours pas édité dans notre pays alors que sont publiés chaque année des centaines de livres dénués d'intérêt. France, que devient ta tradition d'intellectualisme ?</span></span></div>
<br />
<div style="text-align: left;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">(4) Parti Communiste d'Union Soviétique</span></span></div>
<br />
<div style="text-align: left;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">(5) <b>Plusieurs lecteurs ont pensé que j'exprimais, dans la conclusion de cet article, une opinion personnelle et m'ont fait part de leur incompréhension. Une mise au point m'apparaît donc nécessaire. En écrivant que la Russie contemporaine glissait du mauvais côté de l'Histoire, je ne voulais pas dire que ce pays prenait une direction que je désapprouve, mais simplement que la direction en question s'opposait aux intérêts des Etats-Unis. C'est évidemment ce dernier point que le Président Obama avait à l'esprit lorsqu'il a déclaré le 3 mars 2014 que la Russie se situait " du mauvais côté de l'Histoire."</b></span></span></div>
</div>
</div>
Administrateurhttp://www.blogger.com/profile/07836180785613932118noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-7811458887556772617.post-17436267386616242422013-11-17T10:55:00.000+01:002014-08-02T14:32:22.428+02:00Les carnets de Maxime Sentence<table cellpadding="10" frame="border"><tbody>
<tr><td><center>
<span style="font-family: helvetica; font-size: x-large;">Continent englouti ? (6 722)</span></center>
<center>
<span style="font-size: x-large;"><b>¤</b></span></center>
<div style="text-align: justify;">
Avec le surgissement de tous ces pays émergents, il n’est pas incongru de se demander comment le niveau des océans peut-il s’élever.<br />
La raison de cette apparente incohérence, de cette antinomie, de ce paradoxe, serait-elle à rechercher du côté des pays qui, après avoir dominé le monde, coulent, comme la France… de ces anciennes grandes nations, comme l’Espagne ou l’Italie, le Portugal ou la Grèce, et bientôt l’Europe tout entière qui, sous le poids de l’histoire, s’enfoncent inexorablement dans les profondeurs obscures ?</div>
</td></tr>
</tbody></table>
Administrateurhttp://www.blogger.com/profile/07836180785613932118noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7811458887556772617.post-51478909106050985942013-11-08T10:53:00.000+01:002014-08-02T14:36:55.557+02:00Les carnets de Maxime Sentence<table cellpadding="10" frame="border"><tbody>
<tr><td><center>
<span style="font-family: helvetica; font-size: x-large;">(6 390)</span></center>
<center>
<span style="font-size: x-large;"><b>¤</b></span></center>
<div style="text-align: justify;">
Si vous ne voulez pas que la vie vous paraisse trop courte, ennuyez-vous à mourir.</div>
</td></tr>
</tbody></table>
Administrateurhttp://www.blogger.com/profile/07836180785613932118noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7811458887556772617.post-67143853295483202852013-11-01T10:48:00.000+01:002014-08-02T14:37:17.242+02:00Les carnets de Maxime Sentence<table cellpadding="10" frame="border"><tbody>
<tr><td><center>
<span style="font-family: helvetica; font-size: x-large;">(5 061)</span></center>
<center>
<span style="font-size: x-large;"><b>¤</b></span></center>
<div style="text-align: justify;">
Il est désormais bien difficile pour un jeune de s’élever dans l’échelle sociale ; elle est encombrée par tous ceux qui la descendent !</div>
</td></tr>
</tbody></table>
Administrateurhttp://www.blogger.com/profile/07836180785613932118noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7811458887556772617.post-31907447673252992742013-10-25T10:42:00.000+02:002014-08-02T14:37:30.418+02:00Les carnets de Maxime Sentence<table cellpadding="10" frame="border"><tbody>
<tr><td><center>
<span style="font-family: helvetica; font-size: x-large;">Amis écrivains, pourquoi continuez-vous à écrire ? (1048)</span></center>
<center>
<span style="font-size: x-large;"><b>¤</b></span></center>
<div style="text-align: justify;">
Amis écrivains, pourquoi continuez-vous à écrire ? Bientôt, au train où vont les choses, à grands coups de téléréalité et autres assauts de la civilisation vidéo-crétine, il n’y aura plus personne pour vous lire, plus personne pour vous comprendre…<br />
Allons ! montrez-vous raisonnables… et faites plutôt comme tout le monde : devenez chanteuses !</div>
</td></tr>
</tbody></table>
Administrateurhttp://www.blogger.com/profile/07836180785613932118noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7811458887556772617.post-50012671700544971552013-10-18T18:55:00.000+02:002017-12-15T17:56:01.475+01:00ARTHUR SCHOPENHAUER compare ceux ne sachant pas à ceux sachant juger par eux-mêmes<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhTh7oQj41zxVGJ0KrpF3W_kkDeSmJUWQ72Ol_3FOUnSEkwOzewiA7mCJef40nrnyrGxo_rS2NoseI5e5JZKmL4fVK9MxJUKB2hmoGknHE354L19mSYg1K4mPaHXGx0SeDrZFw6LsRTO3k/s1600/Arthur+Schopenhauer+(ovale).jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhTh7oQj41zxVGJ0KrpF3W_kkDeSmJUWQ72Ol_3FOUnSEkwOzewiA7mCJef40nrnyrGxo_rS2NoseI5e5JZKmL4fVK9MxJUKB2hmoGknHE354L19mSYg1K4mPaHXGx0SeDrZFw6LsRTO3k/s1600/Arthur+Schopenhauer+(ovale).jpg" /></a></div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif;">Ce que l’on appelle l’opinion commune est, à y bien regarder, l’opinion de deux ou trois personnes ; et nous pourrions nous en convaincre si seulement nous observions comment naît une telle opinion. Nous verrions alors que ce sont deux ou trois personnes qui l’ont admise ou avancée et affirmée, et qu’on a eu la bienveillance de croire qu’elles l’avaient examinée à fond ; préjugeant de la compétence suffisante de celles-ci, quelques autres se sont mises également à adopter cette opinion ; à leur tour, un grand nombre de personnes se sont fiées à ces dernières, leur paresse les incitant à croire d’emblée les choses plutôt que de se donner le mal de les examiner. Ainsi s’est accru de jour en jour le nombre de ces adeptes paresseux et crédules ; car une fois que l’opinion eut pour elle un bon nombre de voix, les suivants ont pensé qu’elle n’avait pu les obtenir que grâce à la justesse de ses fondements. Les autres sont alors contraints de reconnaître ce qui était communément admis pour ne pas être considérés comme des esprits inquiets s’insurgeant contre des opinions universellement admises, et comme des impertinents se croyant plus malins que tout le monde. Adhérer devint alors un devoir. Désormais, <b>le petit nombre de ceux qui sont capables de juger est obligé de se taire ; et ceux qui ont le droit de parler sont ceux qui sont absolument incapables de se forger une opinion et un jugement à eux, et qui ne sont donc que l’écho des opinions d’autrui. Ils en sont cependant des défenseurs d’autant plus ardents et plus intolérants. Car ce qu’ils détestent chez celui qui pense autrement, ce n’est pas tant l’opinion différente qu’il prône que l’outrecuidance qu’il y a à vouloir juger par soi-même – ce qu’ils ne font bien sûr jamais eux-mêmes, et dont ils ont conscience dans leur for intérieur. Bref, très peu de gens savent réfléchir, mais tous veulent avoir des opinions ; que leur reste-t-il d’autre que de les adopter telles que les autres les leur proposent au lieu de se les forger eux-mêmes ? Puisqu’il en est ainsi, que vaut l’opinion de cent millions d’hommes ? Autant que, par exemple, un fait historique attesté par cent historiens quand on prouve ensuite qu’ils ont tous copié les uns sur les autres et qu’il apparaît ainsi que tout repose sur les dires d’une seule personne.</b></span></span></div>
<br />
<div style="text-align: left;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif;"><b>Arthur Schopenhauer</b>, extrait de <i>L'art d'avoir toujours raison</i>.</span></span></div>
<br />
<div style="text-align: left;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><a href="https://www.amazon.fr/gp/product/2290125393/ref=as_li_tl?ie=UTF8&camp=1642&creative=6746&creativeASIN=2290125393&linkCode=as2&tag=bell0a-21&linkId=f0ed309cf2a68ec0ccbf5e0032bc5d15" target="_blank">▶ Commandez sur Amazon : L'art d'avoir toujours raison</a></span></span>
</div>
Administrateurhttp://www.blogger.com/profile/07836180785613932118noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-7811458887556772617.post-43125626162982882442013-10-18T10:38:00.000+02:002014-08-02T14:37:42.374+02:00Les carnets de Maxime Sentence<table cellpadding="10" frame="border"><tbody>
<tr><td><center>
<span style="font-family: helvetica; font-size: x-large;">(6 992)</span></center>
<center>
<span style="font-size: x-large;"><b>¤</b></span></center>
<div style="text-align: justify;">
Personne aujourd’hui n’est capable de décrire l’ampleur et la nature des effroyables catastrophes — malgré tout annoncées comme inéluctables — inhérentes à l’abandon de l’euro par la France… comme personne ou presque hier, dans le concert des trompettes saluant son arrivée, n’a vu venir celles qui devaient découler de son adoption. Je ne suis certes pas économiste mais j’ai du mal à imaginer que les premières puissent être plus dommageables pour notre pays que celles que nous traversons... et comme je ne suis pas économiste, j’ai une chance de ne pas me tromper !</div>
</td></tr>
</tbody></table>
Administrateurhttp://www.blogger.com/profile/07836180785613932118noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7811458887556772617.post-91020041686917586772013-10-10T15:34:00.000+02:002017-12-15T17:35:54.340+01:00GUSTAVE FLAUBERT, à propos des Misérables de VICTOR HUGO<div style="text-align: justify;">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjlN4A4xPl-I-pqBtA7e2zLQEEasMYLQiljBaeiRN0s2d3SQMFHmCVuxqDWz06X3Qeo4GFMmG581SJ6se42ZtZvE_wfaQ6zGIlxQvTWZ8SHr3qX5PCwzSO1p0cnAG6ylTAdNYppCvB3f9g/s1600/Gustave+Flaubert.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjlN4A4xPl-I-pqBtA7e2zLQEEasMYLQiljBaeiRN0s2d3SQMFHmCVuxqDWz06X3Qeo4GFMmG581SJ6se42ZtZvE_wfaQ6zGIlxQvTWZ8SHr3qX5PCwzSO1p0cnAG6ylTAdNYppCvB3f9g/s1600/Gustave+Flaubert.jpg" /></a></div>
<br />
<br />
<div style="text-align: left;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Lettre à Edma Roger des Genettes.</span></span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Croisset, juillet 1862.</span></span></div>
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"> À vous, je peux tout dire. Eh bien ! Notre dieu baisse. Les <i>Misérables</i> m’exaspèrent et il n’est pas permis d’en dire du mal : on a l’air d’un mouchard. La position de l’auteur est inexpugnable, inattaquable. Moi qui ai passé ma vie à l’adorer, je suis présentement <i>indigné</i> ! Il faut bien que j’éclate, cependant.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"> Je ne trouve dans ce livre ni vérité, ni grandeur. Quant au style, il me semble intentionnellement incorrect et bas. C’est une façon de flatter le populaire. Hugo a des attentions et des prévenances pour tout le monde ; saint-simoniens, philippistes et jusqu’aux aubergistes, tous sont platement adulés. Et des types tout d’une pièce, comme dans les tragédies ! Où y a-t-il des prostituées comme Fantine, des forçats comme Valjean, et des hommes politiques comme les stupides cocos de l’A, B, C ? Pas une fois on ne les voit <i>souffrir</i> dans le fond de leur âme. Ce sont des mannequins, des bonshommes en sucre, à commencer par Monseigneur Bienvenu. Par rage socialiste, Hugo a calomnié l’église comme il a calomnié la misère. Où est l’évêque qui demande la bénédiction d’un conventionnel ? Où est la fabrique où l’on met à la porte une fille pour avoir eu un enfant ? Et les digressions ! Y en a-t-il ! Y en a-t-il ! Le passage des engrais a dû ravir Pelletan. Ce livre est fait pour la crapule catholico-socialiste, pour toute la vermine philosophico-évangélique. Quel joli caractère que celui de M. Marius vivant trois jours sur une côtelette et que celui de M. Enjolras qui n’a donné que deux baisers dans sa vie, pauvre garçon ! Quant à leurs discours, ils parlent très bien, mais tous <i>de même</i>. Le rabâchage du père Gillenormant, le délire final de Valjean, l’humour de Cholomiès et de Gantaise, tout cela est dans le même moule. Toujours des pointes, des farces, le parti pris de la gaieté et jamais rien de comique. Des explications énormes données sur des choses en dehors du sujet et rien sur les choses qui sont indispensables au sujet. Mais en revanche des sermons, pour dire que le suffrage universel est une bien jolie chose, qu’il faut de l’instruction aux masses ; cela est répété à satiété. Décidément ce livre, malgré de beaux morceaux, et ils sont rares, est enfantin.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"> L’observation est une qualité secondaire en littérature, mais il n’est pas permis de peindre si faussement la société quand on est le contemporain de Balzac et de Dickens. C’était un bien beau sujet pourtant, mais quel calme il aurait fallu et quelle envergure scientifique ! Il est vrai que le père Hugo méprise la science et il le prouve.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"> Confirme en mon esprit Descartes ou Spinoza.*</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"> La postérité ne lui pardonnera pas, à celui-là, d’avoir voulu être un penseur, malgré sa nature. Où la rage de la prose philosophique l’a-t-elle conduit ? Et quelle philosophie ! Celle de Prud’homme, du bonhomme Richard et de Béranger. Il n’est pas plus penseur que Racine ou La Fontaine qu’il estime médiocrement ; c’est-à-dire qu’il résume comme eux le courant, l’ensemble des idées banales de son époque, et avec une telle persistance qu’il en oublie son oeuvre et son art. Voilà mon opinion ; je la garde pour moi, bien entendu. Tout ce qui touche une plume doit avoir trop de reconnaissance à Hugo pour se permettre une critique ; mais je trouve, extérieurement, que les dieux vieillissent.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"> J’attends votre réponse et votre colère. </span></span></div>
<br />
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">* Vers extrait du poème de Victor Hugo
<i>À</i><i> Madame D. G.
de G.</i> (Delphine Gay de Girardin), tiré du recueil </span></span><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><a href="https://www.amazon.fr/gp/product/2081213141/ref=as_li_tl?ie=UTF8&camp=1642&creative=6746&creativeASIN=2081213141&linkCode=as2&tag=bell0a-21&linkId=28258e69267049b7a4ba838203f3d494" target="_blank">Les Contemplations</a></span></span><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"> publié en 1856.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
<div style="text-align: left;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif;"><a href="https://www.amazon.fr/gp/product/2070402797/ref=as_li_tl?ie=UTF8&camp=1642&creative=6746&creativeASIN=2070402797&linkCode=as2&tag=bell0a-21&linkId=1369852d0c9fd13c5848d3a0c8ecf235" target="_blank">▶ Commandez sur Amazon : Gustave Flaubert - Correspondance</a></span></span>
</div>
</div>
</div>
Administrateurhttp://www.blogger.com/profile/07836180785613932118noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7811458887556772617.post-89710029690248495412013-10-04T10:35:00.000+02:002014-08-02T14:37:52.833+02:00Les carnets de Maxime Sentence<table cellpadding="10" frame="border"><tbody>
<tr><td><center>
<span style="font-family: helvetica; font-size: x-large;">(6 990)</span></center>
<center>
<span style="font-size: x-large;"><b>¤</b></span></center>
<div style="text-align: justify;">
Se faire élire est le plus sûr moyen de s'épargner le sort qu’on réserve à ses électeurs.</div>
</td></tr>
</tbody></table>
Administrateurhttp://www.blogger.com/profile/07836180785613932118noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7811458887556772617.post-12527855074891226802013-09-27T10:32:00.000+02:002014-08-02T14:38:13.114+02:00Les carnets de Maxime Sentence<table cellpadding="10" frame="border"><tbody>
<tr><td><center>
<span style="font-family: helvetica; font-size: x-large;">(6 993)</span></center>
<center>
<span style="font-size: x-large;"><b>¤</b></span></center>
<div style="text-align: justify;">
Mercredi 25 septembre 2013 - C'est pas tous les jours, Noël...<br />
<i>« Notre parti ne produit plus rien : il est prisonnier de ses calculs et de ses clans. Nous sommes devenus un syndicat d'élus. »</i> Si l’on m’avait dit que je serais un jour d’accord avec Noël Mamère !...</div>
</td></tr>
</tbody></table>
Administrateurhttp://www.blogger.com/profile/07836180785613932118noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7811458887556772617.post-7296865149795510872013-09-20T00:44:00.000+02:002014-08-02T14:38:36.864+02:00Les carnets de Maxime Sentence<table cellpadding="10" frame="border"><tbody>
<tr><td><center>
<span style="font-family: helvetica; font-size: x-large;">(6 679)</span></center>
<center>
<span style="font-size: x-large;"><b>¤</b></span></center>
<div style="text-align: justify;">
Manger des insectes en général, des asticots en particulier, est, nous assure-t-on, excellent pour la santé. Soit ! Mais, par les temps qui courent, est-il bien prudent de continuer à manger la pomme qui est autour ?</div>
</td></tr>
</tbody></table>
Administrateurhttp://www.blogger.com/profile/07836180785613932118noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7811458887556772617.post-52766704315491061882013-09-13T15:34:00.000+02:002014-08-02T14:38:48.752+02:00Les carnets de Maxime Sentence<table cellpadding="10" frame="border"><tbody>
<tr><td><center>
<span style="font-family: helvetica; font-size: x-large;">BRAQUAGE DANS UNE ÉPICERIE : LES MALFAITEURS REPARTENT AVEC UN KILO DE POMMES DE TERRE ! (6 767)</span></center>
<center>
<span style="font-size: x-large;"><b>¤</b></span></center>
<div style="text-align: justify;">
Je ne comprends pas qu’au prix qu’ils atteignent, en particulier depuis 1998 et l’envolée historique des prix consécutive à l’annonce de l’arrivée imminente de l’euro, les fruits et légumes ne soient pas proposés à la vente dans des lieux clos, hautement sécurisés, présentés à l’unité dans de luxueux écrins molletonnés, derrière d’épais barreaux d’acier et à l’abri de vitrines blindées...<br />
N’avez-vous pas remarqué que depuis qu’on nous conseille, cinq à sept fois par jour, qu’on nous exhorte, devrais-je dire, à consommer cinq à sept légumes par jour, leur prix a été multiplié par cinq à sept ?<br />
Dans ces conditions, que les marchands de fruits et légumes ne viennent pas se plaindre si les ouvriers ou employés de France, ces anciens "pauvres travailleurs" devenus “travailleurs pauvres”, lassés de saliver devant les étalages, et de surcroît dévorés par la mauvaise conscience d’être mère ou père nourricier indigne, en arrivent à des extrémités !</div>
</td></tr>
</tbody></table>
Administrateurhttp://www.blogger.com/profile/07836180785613932118noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7811458887556772617.post-56464587376636151122013-09-06T15:25:00.000+02:002014-08-02T14:39:00.743+02:00Les carnets de Maxime Sentence<table cellpadding="10" frame="border"><tbody>
<tr><td><center>
<span style="font-family: helvetica; font-size: x-large;">(4 465)</span></center>
<center>
<span style="font-size: x-large;"><b>¤</b></span></center>
<div style="text-align: justify;">
La femme est cette créature fascinante qui est capable, sans l’ombre d’un scrupule, d’accuser le père de ses enfants de violences conjugales, voire de pédophilie, à la seule fin de tirer quelque avantage matériel supplémentaire dans le cadre d’une séparation, mais qui est dévorée par les affres de la culpabilité à la pensée d’avoir infligé une taloche à son garnement.</div>
</td></tr>
</tbody></table>
Administrateurhttp://www.blogger.com/profile/07836180785613932118noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7811458887556772617.post-45749660153940049592013-08-30T15:08:00.000+02:002014-08-02T14:39:11.586+02:00Les carnets de Maxime Sentence<table cellpadding="10" frame="border"><tbody>
<tr><td><center>
<span style="font-family: helvetica; font-size: x-large;"></span></center>
<center>
<span style="font-size: x-large;"><b></b></span></center>
<div style="text-align: justify;">
Comment réaliser d’appréciables économies de salive ?<br />
Avant de dire une grosse connerie, toujours bien vérifier que Mélenchon ne s'en soit pas déjà chargé !</div>
</td></tr>
</tbody></table>
Administrateurhttp://www.blogger.com/profile/07836180785613932118noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7811458887556772617.post-50909314769935839542013-08-19T10:14:00.000+02:002014-01-28T06:21:46.011+01:00Ainsi parlait Zarathoustra, chapitre Des petites vieilles et des petites jeunes, de FRÉDÉRIC NIETZSCHE, par LAURENT GANÉ<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiEFuDC7c1-Z9-2iAWPybuJ5dpsCWcnd1x8fs8FTHOX5qlOVNNJMNDZ9OJyFdgizuiUB_fPc7snKEs7ucBQDVwhc0xcyu6Ko_oVC-akNtBo2m_FwgXTAzc_3X1KcS4zi8vmyOsiXo60-eY/s1600/Friedrich+Nietzsche+1882.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiEFuDC7c1-Z9-2iAWPybuJ5dpsCWcnd1x8fs8FTHOX5qlOVNNJMNDZ9OJyFdgizuiUB_fPc7snKEs7ucBQDVwhc0xcyu6Ko_oVC-akNtBo2m_FwgXTAzc_3X1KcS4zi8vmyOsiXo60-eY/s1600/Friedrich+Nietzsche+1882.jpg" height="400" width="251" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<iframe allowfullscreen='allowfullscreen' webkitallowfullscreen='webkitallowfullscreen' mozallowfullscreen='mozallowfullscreen' width='560' height='349' src='https://www.youtube.com/embed/l1G5jC-V9RI?feature=player_embedded' frameborder='0'></iframe>Administrateurhttp://www.blogger.com/profile/07836180785613932118noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7811458887556772617.post-17395608666502744692013-08-09T11:26:00.000+02:002014-08-02T14:39:23.900+02:00Les carnets de Maxime Sentence<table cellpadding="10" frame="border"><tbody>
<tr><td><center>
<span style="font-family: helvetica; font-size: x-large;">Injusticiers dans la ville</span></center>
<center>
<span style="font-size: x-large;"><b>¤</b></span></center>
<div style="text-align: justify;">
Les banques sont des chevaliers des temps modernes, les Robin-de-la-jungle des temps nouveaux : elles reprennent aux pauvres le peu qui a échappé aux riches.</div>
</td></tr>
</tbody></table>
Administrateurhttp://www.blogger.com/profile/07836180785613932118noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7811458887556772617.post-76086186427273224562013-07-26T11:18:00.000+02:002014-08-02T14:39:32.852+02:00Les carnets de Maxime Sentence<table cellpadding="10" frame="border"><tbody>
<tr><td><center>
<span style="font-family: helvetica; font-size: x-large;">Pour qui sont ces serpents ?</span></center>
<center>
<span style="font-size: x-large;"><b>¤</b></span></center>
<div style="text-align: justify;">
Recommandation gouvernementale en matière sanitaire et sociale : Pour leur santé nerveuse, mais aussi pour la paix sociale et l’ordre public, il est vivement conseillé aux citoyens français d’avaler cinq à sept couleuvres par jour.</div>
</td></tr>
</tbody></table>
Administrateurhttp://www.blogger.com/profile/07836180785613932118noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7811458887556772617.post-28148730803577551292013-07-25T12:45:00.000+02:002018-01-26T00:22:58.339+01:00ARTHUR SCHOPENHAUER : Aphorismes sur la sagesse dans la vie<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiNHBJ7-uMsowTbqUsvbbmvgwMpMpQ1_BKUVLRzYd0f-lIrpnCzd89LQDHptNl2ZZQWYykXwvS1HcUNJU45TeeNYH626RgRXTLzQL56aEXf73nSHZP5rgnM-X5zfly_DZqx9PZ98ANHZoQ/s1600/Schopenhauer+-+Aphorismes+sur+la+sagesse+dans+la+vie.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiNHBJ7-uMsowTbqUsvbbmvgwMpMpQ1_BKUVLRzYd0f-lIrpnCzd89LQDHptNl2ZZQWYykXwvS1HcUNJU45TeeNYH626RgRXTLzQL56aEXf73nSHZP5rgnM-X5zfly_DZqx9PZ98ANHZoQ/s1600/Schopenhauer+-+Aphorismes+sur+la+sagesse+dans+la+vie.jpg" width="263" /></a></div>
<div style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Ce
livre pourrait être vu comme une sorte de manuel de survie pour
homme d’esprit dans un monde sans esprit. Car Schopenhauer, en
prodiguant ses conseils destinés à nous éviter les désagréments
et les malheurs de l’existence, ne cesse de comparer les nombreux
esprits communs aux quelques esprits éminents – pour reprendre sa
formulation –, et il met souvent en garde ces derniers contre les
premiers.</span></span></span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">L’auteur,
comme à son habitude, est détaché de toute tentative de vouloir
plaire pour se faire bien voir. Seul compte pour lui l’honnêteté
intellectuelle, la lucidité, la franchise, la hauteur de vue de sa
pensée.</span></span></span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;">Un
livre quelque peu âpre mais plein de pertinence. Enfin !
Cela dépend pour qui. Car comme le dit Schopenhauer : « </span></span></span><span style="color: black;"><i><span style="font-weight: normal;">le
même événement qui se présente d’une façon si intéressante
dans la tête d’un homme d’esprit, n’offrirait plus, conçu par
un cerveau plat et banal, qu’une scène insipide de la vie de tous
les jours.</span></i></span><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;"> »</span></span></span></span></span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Quelqu’un
doué d’un esprit supérieur – pour reprendre une autre
formulation de Schopenhauer –, et donc avant tout soucieux du vrai,
ne peut être que malmené par un monde, et surtout par une époque
comme la nôtre, car tout y est conçu pour le rabaisser, le
culpabiliser, pour qu’il se sente anormal, insuffisant, ridicule,
grossier, prétentieux.</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">
</span></span></div>
<div style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Lorsqu’il
est encore jeune et désarmé d’expérience pour savoir enfin
fermement quoi penser de telles opinions, celles-ci, malgré le peu
d’estime qu’il leur accorde, provoquent souvent son abattement.</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">
</span></span></div>
<div style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Il
ne conteste pas son orgueil, mais voit bien que la prétention qu’on
lui reproche est en réalité l’agacement provoqué par ses
qualités blessant la prétention de ceux lui reprochant d’être prétentieux.</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">
</span></span></div>
<div style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Il
lui faut du temps pour passer du sentiment d’être inadapté aux
règles communes à cause de certains défauts ou de certaines tares,
au sentiment, puis à la certitude d’être inadapté à cause de
ses qualités et de ses dons.</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">
</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;">Comme
le dit Schopenhauer : « </span></span></span><span style="color: black;"><i><span style="font-weight: normal;">C’est
un mauvais symptôme, au point de vue moral comme au point de vue
intellectuel, pour un jeune homme, de se retrouver facilement au
milieu des menées humaines, d’y être bientôt à son aise et d’y
pénétrer comme préparé à l’avance ; cela annonce de la
vulgarité. Par contre, une attitude décontenancée, hésitante,
maladroite et à contresens est, en pareille circonstance, l’indice
d’une nature de noble espèce.</span></i></span><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;"> »</span></span></span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">
</span></span></div>
<div style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Voilà
tout Schopenhauer ! Son génie, du meilleur cru, lui permet de
tout remettre à l’endroit.</span></span></span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;">Il
montre que ce qui est admiré par tout le
monde, servi en exemple, est en réalité très souvent ce qu’il y
a de plus vulgaire. Comme il le dit lui-même : « </span></span></span><span style="color: black;"><i><span style="font-weight: normal;">D’une
manière générale, il est vrai que les sages de tous les temps ont
toujours dit la même chose, et les sots, c’est-à-dire l’immense
majorité de tous les temps, ont toujours fait la même chose, à
savoir le contraire, et il en sera toujours ainsi. Aussi Voltaire
dit-il : "Nous laisserons ce monde-ci aussi sot et aussi
méchant que nous l’avons trouvé en y arrivant."</span></i></span><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;"> »</span></span></span></span></span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Bien
entendu, les esprits de qualité, comme l’explique Schopenhauer,
sont rares. Il ne faut donc pas voir toute personne inadaptée,
décalée, poussée à s’isoler, étrange et prétentieuse pour les
autres, incomprise, éthérée, idéaliste, mal dans sa peau,
désespérée, comme la chanceuse détentrice de qualités d’esprit
exceptionnelles, loin s’en faut !</span></span></span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Ce
livre peut cependant également être utile à des personnes n’ayant
pas un esprit supérieur, mais dont la personnalité, non dépourvues
de qualités, fait qu’elles subissent assez mal l’opinion ambiante bien-pensante
apparemment si sûre de sa valeur. Schopenhauer pourra leur être fort utile en leur donnant des clefs de lecture intemporelles qui leur permettront de savoir quoi penser de cette opinion.</span></span></span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Pour revenir aux esprits supérieurs, ce livre fera d’eux les spectateurs
complices, rassérénés, joyeux, et vengés, d’une puissante
tempête n’emportant sur son passage que les nombreux faux marbres.</span></span></span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">On
peut adresser la critique suivante à Schopenhauer qui ne précise
pas que certaines de ses catégorisations et certains de ses
conseils, selon les personnes, peuvent admettre des adaptations
paradoxales, ou des nuances, comme il en admet d</span></span></span><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;"><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">’</span></span></span>ailleurs pour lui-même.</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">
</span></span></div>
<div style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Par
exemple, il dit qu’un esprit parmi les meilleurs, ayant compris ce
qu’il y avait d’inepte et de malsain dans la société, finit généralement par s’isoler et vivre en ermite. C’est
peut-être souvent vrai, pourtant, lui qui se mettait dans cette
catégorie, cherchait la renommée, c’est-à-dire la reconnaissance
publique, qui ne conduit pas à un isolement complet.</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">
</span></span></div>
<div style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Certes,
même si il recherchait la notoriété, il s’est néanmoins
effectivement retranché dans la création de son œuvre, et lui n’a
pas cherché à jouer le beau vertueux, le gentil bien intentionné,
pour provoquer une plus rapide mais niaise et vulgaire sympathie des
foules. Il rechercha donc la renommée, mais uniquement la renommée
méritée. Il n’en reste pas moins que rechercher la reconnaissance
publique est l’inverse de ce qu’il faut faire si on souhaite
vivre dans un isolement complet.</span></span></span></div>
<div align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">L’une
des qualités de cet auteur du XIXe siècle est qu’il ne peut être
lu sans que l’on se répète qu’il est décidément fréquemment
un excellent critique de notre époque.</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">
</span></span></div>
<div style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">L’égalitarisme ;
le fait de considérer que dans la vie IL FAUT être positif ;
la sociabilité ; l’envie constante de voyager et de se
divertir ; l’affairement incessant ; la poursuite de la
richesse. Signes de progrès, d’épanouissement, et de réussite
pour la grande majorité des gens. Signes de vulgarité d’esprit
pour Schopenhauer. Les extraits au bas de l’article vous montreront
en partie ce qu’il en pensait.</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">
</span></span></div>
<div style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">En somme, il plaçait au plus bas ce que nous appelons l’esprit petit-bourgeois, si répandu aujourd’hui. Cet esprit de confort, dans tous les domaines : confort matériel, intellectuel, moral, idéologique, social. Cet esprit "après moi le déluge", mesquin, jouisseur, mercantile, conformiste, poussant les petits-bourgeois à constamment adopter une posture bien-pensante, à être les ennemis médiocres et suffisants du recul sur soi.<br />Autant de "qualités" qui pour Schopenhauer participent à faire de ce monde une épreuve pour tout esprit supérieur.<br />On ne peut douter qu’il aurait souverainement détesté notre société de consommation politiquement correcte.</span></span></span></div>
<div style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
</div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;">« </span></span></span><span style="color: black;"><i><span style="font-weight: normal;">Combien
n’en voyons-nous pas, dans un affairement incessant, diligents
comme des fourmis et occupés du matin au soir à accroître une
richesse déjà acquise ! Ils ne connaissent rien par-delà
l’étroit horizon qui renferme les moyens d’y parvenir ;
leur esprit est vide et par suite inaccessible à toute autre
occupation. Les jouissances les plus élevées, les jouissances
intellectuelles sont inabordables pour eux ; c’est en vain
qu’ils cherchent à les remplacer par des jouissances fugitives,
sensuelles, promptes, mais coûteuses à acquérir, qu’ils se
permettent entre temps. Au terme de leur vie, ils se trouvent avoir
comme résultat, quand la fortune leur a été favorable, un gros
monceau d’argent devant eux, qu’ils laissent alors à leurs
héritiers le soin d’augmenter ou aussi de dissiper. Une pareille
existence, bien que menée avec apparence très sérieuse et très
importante, est donc tout aussi insensée que telle autre qui
arborerait carrément pour symbole une marotte.</span></i></span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">
</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;"><i><span style="font-weight: normal;">Ainsi,
l’essentiel pour le bonheur de la vie, c’est ce que l’on </span></i></span><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;">a
en soi-même</span></span></span><span style="color: black;"><i><span style="font-weight: normal;">.
C’est uniquement parce que la dose en est d’ordinaire si petite
que la plupart de ceux qui sont sortis déjà victorieux de la lutte
contre le besoin se sentent au fond tout aussi malheureux que ceux
qui sont encore dans la mêlée. Le vide de leur intérieur,
l’insipidité de leur intelligence, la pauvreté de leur esprit les
poussent à rechercher la compagnie, mais une compagnie composée de
leurs pareils, car </span></i></span><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;">similis
simili gaudet</span></span></span><span style="color: black;"><i><span style="font-weight: normal;">.
Alors commence en commun la chasse au passe-temps et à l’amusement,
qu’ils cherchent d’abord dans les jouissances sensuelles, dans
les plaisirs de toute espèce et finalement dans la débauche. La
source de cette funeste dissipation, qui, en un temps souvent
incroyablement court, fait dépenser de gros héritages à tant de
fils de famille entrés riches dans la vie, n’est autre en vérité
que l’ennui résultant de cette pauvreté et de ce vide de l’esprit
que nous venons de dépeindre. Un jeune homme ainsi lancé dans le
monde, riche en dehors, mais pauvre en dedans, s’efforce vainement
de remplacer la richesse intérieure par l’extérieure [...] </span></i></span><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;">»</span></span></span></span></span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;">« </span></span></span><span style="color: black;"><i><span style="font-weight: normal;">[...]
ce </span></i></span><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;">vide
intérieur </span></span></span><span style="color: black;"><i><span style="font-weight: normal;">qui
se peint sur tant de visages et qui se trahit par une attention
toujours en éveil à l’égard de tous les événements, même les
plus insignifiants, du monde extérieur ; c’est ce vide qui
est la véritable source de l’ennui et celui qui en souffre aspire
avec avidité à des excitations extérieures, afin de parvenir à
mettre en mouvement son esprit et son cœur par n’importe quel
moyen. Aussi n’est-il pas difficile dans le choix des moyens ;
on le voit assez à la piteuse mesquinerie des distractions
auxquelles se livrent les hommes, au genre de sociétés et de
conversations qu’ils recherchent, non moins qu’au grand nombre de
flâneurs et de badauds qui courent le monde. C’est principalement
ce vide intérieur qui les pousse à la poursuite de toute espèce de
réunions, de divertissements, de plaisirs et de luxe, poursuite qui
conduit tant de gens à la dissipation et finalement à la misère.</span></i></span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">
</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;"><i><span style="font-weight: normal;">Rien
ne met plus sûrement à l’abri de cette misère que la
richesse </span></i></span><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;">intérieure</span></span></span><span style="color: black;"><i><span style="font-weight: normal;">,
la richesse de l’esprit, car celui-ci laisse d’autant moins de
place à l’ennui qu’il approche davantage de la supériorité.
L’activité incessante des pensées, leur jeu toujours renouvelé
en présence des manifestations diverses du monde interne et externe,
la puissance et la capacité de combinaisons toujours variées,
placent une tête éminente, sauf les moments de fatigue, tout à
fait en dehors de la portée de l’ennui. Mais, d’autre part, une
intelligence supérieure a pour condition immédiate une sensibilité
plus vive, et pour racine une plus grande impétuosité de la volonté
et, par suite, de la passion ; de l’union de ces deux
conditions résulte alors une intensité plus considérable de toutes
les émotions et une sensibilité exagérée pour les douleurs
morales et même pour les douleurs physiques, comme aussi une plus
grande impatience en face de tout obstacle, d’un simple dérangement
même. </span></i></span><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;">»</span></span></span></span></span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;">« </span></span></span><span style="color: black;"><i><span style="font-weight: normal;">L’homme
intelligent aspirera avant tout à fuir toute douleur, toute
tracasserie et à trouver le repos et les loisirs ; il recherchera
donc une vie tranquille, modeste, abritée autant que possible contre
les importuns ; après avoir entretenu pendant quelque temps des
relations avec ce que l’on appelle les hommes, il préférera une
existence retirée, et, si c’est un esprit tout à fait supérieur,
il choisira la solitude. Car plus un homme possède en lui-même,
moins il a besoin du monde extérieur et moins les autres peuvent lui
être utiles. Aussi la supériorité de l’intelligence conduit-elle
à l’insociabilité. Ah ! si la quantité de la société
pouvait être remplacer par la qualité,</span></i></span><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;"> </span></span></span><span style="color: black;"><i><span style="font-weight: normal;">cela
vaudrait alors la peine de vivre même dans le grand monde : mais,
hélas ! cent fous mis en un tas ne font pas encore un homme
raisonnable. – L’individu placé à l’extrême opposé, dès
que le besoin lui donne le temps de reprendre haleine, cherchera à
tout prix des passe-temps et de la société ; il s’accommodera de
tout, ne fuyant rien tant que lui-même. C’est dans la solitude, là
où chacun est réduit à ses propres ressources, que se montre ce
qu’il </span></i></span><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;">a
par lui-même </span></span></span><span style="color: black;"><i><span style="font-weight: normal;">;
là, l’imbécile, sous la pourpre, soupire écrasé par le fardeau
éternel de sa misérable individualité, pendant que l’homme
hautement doué, peuple et anime de ses pensées la contrée la plus
déserte. Sénèque (Ép. 9) a dit avec raison : « </span></i></span><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;">omnis
stultitia laborat fastidio sui </span></span></span><span style="color: black;"><i><span style="font-weight: normal;">(La
sottise se déplaît à elle-même) » ; de même Jésus, fils de
Sirach : « </span></i></span><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;">La
vie du fou est pire que la mort. </span></span></span><span style="color: black;"><i><span style="font-weight: normal;">»
Aussi voit-on en somme que tout individu est d’autant plus sociable
qu’il est plus pauvre d’esprit et, en général, plus vulgaire.
Car dans le monde on n’a guère le choix qu’entre l’isolement
et la communauté.</span></i></span><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;"> »</span></span></span></span></span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;">« </span></span></span><span style="color: black;"><i><span style="font-weight: normal;">Et
tout d’abord toute société exige nécessairement un accommodement
réciproque, un tempérament : aussi, plus elle est nombreuse,
plus elle devient fade. On ne peut être </span></i></span><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;">vraiment
soi </span></span></span><span style="color: black;"><i><span style="font-weight: normal;">qu’aussi
longtemps qu’on est seul ; qui n’aime donc pas la solitude
n’aime pas la liberté, car on n’est libre qu’étant seul.
Toute société a pour compagne inséparable la contrainte et réclame
des sacrifices qui coûtent d’autant plus cher que la propre
individualité est plus marquante. Par conséquent, chacun fuira,
supportera ou chérira la solitude en proportion exacte de la valeur
de son propre moi. Car c’est là que le mesquin sent toute sa
mesquinerie et le grand esprit toute sa grandeur ; bref, chacun
s’y pèse à sa vraie valeur. En outre un homme est d’autant plus
essentiellement et nécessairement isolé, qu’il occupe un rang
plus élevé dans le nobiliaire de la nature. C’est alors une
véritable jouissance pour un tel homme, que l’isolement physique
soit en rapport avec son isolement intellectuel : si cela ne
peut pas être, le fréquent entourage d’êtres hétérogènes le
trouble ; il lui devient même funeste, car il lui dérobe son
moi et n’a rien à lui offrir en compensation. De plus, pendant que
la nature a mis la plus grande dissemblance, au moral comme à
l’intellectuel, entre les hommes, la société, n’en tenant aucun
compte, les fait tous égaux, ou plutôt, à cette inégalité
naturelle, elle substitue les distinctions et les degrés artificiels
de la condition et du rang qui vont souvent diamétralement à
l’encontre de cette liste par rang telle que l’a établie la
nature. Ceux que la nature a placés bas se trouvent très bien de
cet arrangement social, mais le petit nombre de ceux qu’elle a
placés haut n’ont pas leur compte ; aussi se dérobent-ils
d’ordinaire à la société : d’où il résulte que le
vulgaire y domine dès qu’elle devient nombreuse. Ce qui dégoûte
de la société les grands esprits, c’est l’égalité des droits
et des prétentions qui en dérivent, en regard de l’inégalité
des facultés et des productions (sociales) des autres. La soi-disant
bonne société apprécie les mérites de toute espèce, sauf les
mérites intellectuels ; ceux-ci y sont même de la contrebande.
Elle impose le devoir de témoigner une patience sans bornes pour
toute sottise, toute folie, toute absurdité, pour toute stupidité ;
les mérites personnels, au contraire, sont tenus de mendier leur
pardon ou de se cacher, car la supériorité intellectuelle, sans
aucun concours de la volonté, blesse par sa seule existence. En
outre, cette prétendue bonne société n’a pas seulement
l’inconvénient de nous mettre en contact avec des gens que nous ne
pouvons ni approuver ni aimer, mais encore elle ne nous permet pas
d’être nous-mêmes, d’être tel qu’il convient à notre
nature ; elle nous oblige plutôt, afin de nous mettre au
diapason des autres, à nous ratatiner pour ainsi dire, voire même à
nous difformer. Des discours spirituels ou des saillies ne sont de
mise que dans une société spirituelle ; dans la société
ordinaire, ils sont tout bonnement détestés, car pour plaire dans
celle-ci il faut absolument être plat et borné. Dans de pareilles
réunions, on doit, avec une pénible abnégation de soi-même,
abandonner les trois quarts de sa personnalité pour s’assimiler
aux autres. Il est vrai qu’en retour on gagne ces autres ;
mais plus on a de valeur propre, plus on verra qu’ici le gain ne
couvre pas la perte et que le marché aboutit à notre détriment,
car les gens sont d’ordinaire insolvables, c’est-à-dire qu’ils
n’ont rien dans leur commerce qui puisse nous indemniser de
l’ennui, des fatigues et des désagréments qu’ils procurent ni
du sacrifice de soi-même qu’ils imposent : d’où il résulte
que presque toute société est de telle qualité que celui qui la
troque contre la solitude fait un bon marché. À cela vient encore
s’ajouter que la société, en vue de suppléer à la supériorité
véritable, c’est-à-dire à l’intellectuelle qu’elle ne
supporte pas et qui est rare, a adopté sans motifs une supériorité
fausse, conventionnelle, basée sur des lois arbitraires, se
propageant par tradition parmi les classes élevées et, en même
temps, variant comme un mot d’ordre ; c’est celle que l’on
appelle le bon ton, « </span></i></span><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;">fashionableness </span></span></span><span style="color: black;"><i><span style="font-weight: normal;">».
Toutefois, quand il arrive que cette espèce de supériorité entre
en collision avec la véritable, la faiblesse de la première ne
tarde pas à se montrer. En outre, « quand le bon ton arrive,
le bon sens se retire. »</span></i></span><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;"> »</span></span></span></span></span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;">« </span></span></span><span style="color: black;"><i><span style="font-weight: normal;">Il
existe </span></i></span><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;">trois
aristocraties </span></span></span><span style="color: black;"><i><span style="font-weight: normal;">:
1° celle de la naissance et du rang ; 2° celle de l’argent ;
3° celle de l’esprit. Cette dernière est en réalité la plus
distinguée et se fait aussi reconnaître pour telle, pourvu qu’on
lui en laisse le temps : Frédéric le Grand n’a-t-il pas dit
lui-même : « </span></i></span><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;">Les
âmes privilégiées rangent à l’égal des souverains ? </span></span></span><span style="color: black;"><i><span style="font-weight: normal;">»
Il adressait ces paroles à son maréchal de la cour, qui se trouvait
choqué de ce que Voltaire était appelé à prendre place à une
table réservée uniquement aux souverains et aux princes du sang,
pendant que ministres et généraux dînaient à celle du maréchal.</span></i></span><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;"> »</span></span></span></span></span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;">« </span></span></span><span style="color: black;"><i><span style="font-weight: normal;">Nul
ne peut voir </span></i></span><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;">par-dessus
soi</span></span></span><span style="color: black;"><i><span style="font-weight: normal;">.
Je veux dire par là qu’on ne peut voir en autrui plus que ce qu’on
est soi-même, car chacun ne peut saisir et comprendre un autre que
dans la mesure de sa propre intelligence. Si celle-ci est de la plus
basse espèce, tous les dons intellectuels les plus élevés ne
l’impressionneront nullement, et il n’apercevra dans cet homme si
hautement doué que ce qu’il y a de plus bas dans l’individualité,
savoir toutes les faiblesses et tous les défauts de tempérament et
de caractère. Voilà de quoi le grand homme sera composé aux yeux
de l’autre. Les facultés intellectuelles éminentes de l’un
existent aussi peu pour le second que les couleurs pour les aveugles.
C’est que tous les esprits sont invisibles pour qui n’a pas
soi-même d’esprit : et toute évaluation est le produit de la
valeur de l’estimé par la sphère d’appréciation de
l’estimateur.</span></i></span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">
</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;"><i><span style="font-weight: normal;">Il
résulte de là que lorsqu’on cause avec quelqu’un on se met
toujours à son niveau, puisque tout ce qu’on a au delà disparaît,
et même l’abnégation de soi qu’exige ce nivellement reste
parfaitement méconnue. Si donc on réfléchit combien la plupart des
hommes ont de sentiments et de facultés de bas étage, en un mot
combien ils sont </span></i></span><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;">communs</span></span></span><span style="color: black;"><i><span style="font-weight: normal;">,
on verra qu’il est impossible de parler avec eux sans devenir
soi-même </span></i></span><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;">commun </span></span></span><span style="color: black;"><i><span style="font-weight: normal;">pendant
cet intervalle (par analogie avec la répartition de l’électricité) ;
on saisira alors la signification propre et la vérité de cette
expression allemande : « </span></i></span><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;">sich
gemein machen </span></span></span><span style="color: black;"><i><span style="font-weight: normal;">»
(se mettre de pair à compagnon, s’acoquiner), et l’on cherchera
à éviter toute compagnie avec laquelle on ne peut communiquer que
moyennant la </span></i></span><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;">partie
honteuse </span></span></span><span style="color: black;"><i><span style="font-weight: normal;">de
sa propre nature. On comprendra également qu’en présence
d’imbéciles et de fous il n’y a qu’</span></i></span><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;">une
seule </span></span></span><span style="color: black;"><i><span style="font-weight: normal;">manière
de montrer qu’on a de la raison : c’est de ne pas parler
avec eux. Mais il est vrai qu’alors, en société, maint homme
pourra se trouver dans la situation d’un danseur, entrant dans un
bal où il n’y aurait que des perclus ; avec qui
dansera-t-il ?</span></i></span><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;"> »</span></span></span></span></span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;">« </span></span></span><span style="color: black;"><i><span style="font-weight: normal;">La
plupart des hommes sont tellement personnels qu’au fond rien n’a
d’intérêt à leurs yeux qu’eux-mêmes et exclusivement eux. Il
en résulte que, quoi que ce soit dont on parle, ils pensent aussitôt
à eux-mêmes, et que tout ce qui, par hasard et du plus loin que ce
soit, se rapporte à quelque chose qui les touche, attire et captive
tellement toute leur attention qu’ils n’ont plus la liberté de
saisir la partie objective de l’entretien ; de même, il n’y
a pas de raisons valables pour eux dès qu’elles contrarient leur
intérêt ou leur vanité. Aussi sont-ils si facilement distraits, si
facilement blessés, offensés ou affligés que, lors même qu’on
cause avec eux, à un point de vue objectif, sur n’importe quelle
matière, on ne saurait assez se garder de tout ce qui pourrait, dans
le discours, avoir un rapport possible, peut-être fâcheux avec le
précieux et délicat </span></i></span><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;">moi </span></span></span><span style="color: black;"><i><span style="font-weight: normal;">que
l’on a devant soi ; rien que ce moi ne les intéresse, et,
pendant qu’ils n’ont ni sens ni sentiment pour ce qu’il y a de
vrai et de juste, ou de beau, de fin, de spirituel dans les paroles
d’autrui, ils possèdent la plus délicate sensibilité pour tout
ce qui, du plus loin et le plus indirectement, peut toucher leur
mesquine vanité ou se rapporter désavantageusement, en quelque
façon que ce soit, à leur inappréciable moi. Ils ressemblent, dans
leur susceptibilité, à ces roquets auxquels on est si facilement
exposé, par mégarde, à marcher sur la patte et dont il faut subir
ensuite les piailleries ; ou bien encore à un malade couvert de
plaies et de meurtrissures et qu’il faut éviter soigneusement de
toucher. Il y en a chez qui la chose est poussée si loin, qu’ils
ressentent exactement comme une offense l’esprit et le jugement que
l’on montre, ou qu’on ne dissimule pas suffisamment, en causant
avec eux ; ils s’en cachent, il est vrai, au premier moment,
mais ensuite celui qui n’a pas assez d’expérience réfléchira
et se creusera vainement la cervelle pour savoir par quoi il a pu
s’attirer leur rancune et leur haine. Mais il est tout aussi facile
de les flatter et de les gagner. Par suite, leur sentence est,
d’ordinaire, achetée : elle n’est qu’un arrêt en faveur
de leur parti ou de leur classe et non un jugement objectif et
impartial. Cela vient de ce que chez eux la volonté surpasse de
beaucoup l’intelligence et de ce que leur faible intellect est
entièrement soumis au service de la volonté dont il ne peut
s’affranchir un seul moment.</span></i></span><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;"> »</span></span></span></span></span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;">« </span></span></span><span style="color: black;"><i><span style="font-weight: normal;">Les
gens d’une espèce plus noble et doués de facultés plus élevées
trahissent, principalement dans leur jeunesse, un manque surprenant
de connaissance des hommes et de savoir-faire ; ils se laissent
ainsi facilement tromper ou égarer ; tandis que les natures
inférieures savent bien mieux et bien plus vite se tirer d’affaire
dans le monde ; cela vient de ce que, à défaut d’expérience,
l’on doit juger </span></i></span><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;">a
priori </span></span></span><span style="color: black;"><i><span style="font-weight: normal;">et
qu’en général aucune expérience ne vaut l’</span></i></span><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;">a
priori</span></span></span><span style="color: black;"><i><span style="font-weight: normal;">.
Chez les gens de calibre ordinaire, cet </span></i></span><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;">a
priori </span></span></span><span style="color: black;"><i><span style="font-weight: normal;">leur
est fourni par leur propre </span></i></span><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;">moi</span></span></span><span style="color: black;"><i><span style="font-weight: normal;">,
tandis qu’il ne l’est pas à ceux de nature noble et distinguée,
car c’est par là précisément que ceux-ci diffèrent des autres.
En évaluant donc les pensées et les actes des hommes ordinaires
d’après les leurs propres, le calcul se trouve être faux.</span></i></span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">
</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;"><i><span style="font-weight: normal;">Mais
même alors qu’un tel homme aura appris enfin </span></i></span><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;">a
posteriori</span></span></span><span style="color: black;"><i><span style="font-weight: normal;">,
c’est-à-dire par les leçons d’autrui et par sa propre
expérience, ce qu’il y a à attendre des hommes ; même alors
qu’il aura compris que les cinq sixièmes d’entre eux sont ainsi
faits, moralement et intellectuellement, que celui qui n’est pas
forcé par les circonstances d’être en relation avec eux fait
mieux de les éviter dès l’abord et de se tenir autant que
possible hors de leur contact, même alors cet homme ne pourra,
presque jamais, avoir une connaissance </span></i></span><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;">suffisante </span></span></span><span style="color: black;"><i><span style="font-weight: normal;">de
leur petitesse et de leur mesquinerie ; il aura durant toute sa
vie à étendre et à compléter cette notion ; mais jusqu’alors
il fera encore bien des faux calculs à son détriment. Et ensuite,
bien que pénétré des enseignements reçus, il lui arrivera encore
parfois, se trouvant dans une société de gens qu’il ne connaît
pas encore, d’être émerveillé en les voyant tous paraître, dans
leurs discours et dans leurs manières, entièrement raisonnables,
loyaux, sincères, honnêtes et vertueux, et peut-être bien aussi
intelligents et spirituels. Mais que cela ne l’égare pas ;
cela provient tout simplement de ce que la nature ne fait pas comme
les méchants poètes, qui, lorsqu’ils ont à présenter un coquin
ou un fou, s’y prennent si lourdement et avec une intention si
accentuée que l’on voit paraître pour ainsi dire derrière chacun
de ces personnages l’auteur désavouant constamment leur caractère
et leurs discours et disant à haute voix et en manière
d’avertissement : « Celui-ci est un coquin, cet autre un
fou ; n’ajoutez pas foi à ce qu’il dit. » La nature
au contraire s’y prend à la façon de Shakespeare et de Goethe :
dans leurs ouvrages, chaque personnage, fût-il le diable lui-même,
tant qu’il est en scène et parle, a raison dans ce qu’il dit ;
il est conçu d’une manière si objectivement réelle qu’il nous
attire et nous force à prendre part à ses intérêts ; pareil
aux créations de la nature, il est le développement d’un principe
intérieur en vertu duquel ses discours et ses actes apparaissent
comme naturels et par conséquent comme nécessaires. Donc celui qui
croit que dans le monde les diables ne vont jamais sans cornes et les
fous sans grelots sera toujours leur proie ou leur jouet. Ajoutons
encore à tout cela que, dans leurs relations, les gens font comme la
lune et les bossus, c’est-à-dire qu’ils ne nous montrent jamais
qu’une face ; ils ont même un talent inné pour transformer
leur visage, par une mimique habile, en un masque représentent très
exactement </span></i></span><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;">ce
qu’ils devraient être </span></span></span><span style="color: black;"><i><span style="font-weight: normal;">en
réalité ; ce masque, découpé exclusivement à la mesure de
leur individualité, s’adapte et s’ajuste si bien que l’illusion
est complète. Chacun se l’applique toutes les fois qu’il s’agit
de se faire bien venir. Il ne faut pas plus s’y lier qu’a un
masque de toile cirée, et rappelons-nous cet excellent proverbe
italien : « </span></i></span><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;">Non
è si tristo cane, che non meni la coda </span></span></span><span style="color: black;"><i><span style="font-weight: normal;">»
(Il n’est si méchant chien qui ne remue la queue).</span></i></span><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;"> »</span></span></span></span></span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;">« </span></span></span><span style="color: black;"><i><span style="font-weight: normal;">Comme
il faut être novice pour croire que montrer de l’esprit et de la
raison est un moyen de se faire bien voir dans la société !
Bien au contraire, cela éveille chez la plupart des gens un
sentiment de haine et de rancune, d’autant plus amer que celui qui
l’éprouve n’est pas autorisé à en déclarer le motif ;
bien plus, il se le dissimule à lui-même. Voici en détail comment
cela se passe : de deux interlocuteurs, dès que l’un remarque
et constate une grande supériorité chez l’autre, il en conclut
tacitement, et sans en avoir la conscience bien exacte, que cet autre
remarque et constate au même degré l’infériorité et l’esprit
borné du premier. Cette conclusion excite sa haine, sa rancune, sa
rage la plus amère. Aussi Gracian dit-il avec raison : « </span></i></span><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;">Para
ser bien quisto, el unico medio vestirse la piel del mas simple
de los brutos </span></span></span><span style="color: black;"><i><span style="font-weight: normal;">» (Pour
être bien tranquille, le seul moyen est de revêtir la peau du plus
simple des animaux). Mettre au jour de l’esprit et du jugement,
n’est-ce pas une manière détournée de reprocher aux autres leur
incapacité et leur bêtise? De plus, une nature vulgaire se révolte
à l’aspect d’une nature opposée ; le fauteur secret de la
révolte, c’est l’envie. Car satisfaire sa vanité est, ainsi
qu’on peut le voir à tout moment, une jouissance qui, chez les
hommes, passe avant toute autre, mais qui n’est possible qu’en
vertu d’une comparaison entre eux-mêmes et les autres. Mais il
n’est pas de mérites dont ils soient plus fiers que de ceux de
l’intelligence, vu que c’est sur ceux-là que se fonde leur
supériorité à l’égard des animaux. Il est donc de la plus
grande témérité de leur montrer une supériorité intellectuelle
marquée, surtout devant témoins. Cela provoque leur vengeance, et
d’ordinaire ils chercheront à l’exercer par des injures, car ils
passent ainsi du domaine de l’intelligence à celui de la volonté,
sur lequel nous sommes tous égaux. Si donc la position et la
richesse peuvent toujours compter sur la considération dans la
société, les qualités intellectuelles ne doivent nullement s’y
attendre ; dans le cas le plus favorable, on les ignore ;
mais, autrement, on les envisage comme une espèce d’impertinence,
ou comme un bien que son propriétaire a acquis par des voies
illicites et dont il a l’audace de se targuer ; aussi chacun
se propose-t-il en silence de lui infliger ultérieurement quelque
humiliation dans un autre domaine, et l’on n’attend pour cela
qu’une occasion favorable. C’est à peine si, par une attitude
des plus humbles, on réussira à arracher le pardon de sa
supériorité d’esprit, comme on arrache une aumône. Saadi dit
dans le Gulistan : « </span></i></span><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;">Sachez
qu’il se trouve chez l’homme irraisonnable cent fois plus
d’aversion pour le raisonnable que celui-ci n’en ressent pour le
premier. </span></span></span><span style="color: black;"><i><span style="font-weight: normal;">»
Par contre, l’infériorité intellectuelle équivaut à un
véritable titre de recommandation. Car le sentiment bienfaisant de
la supériorité est pour l’esprit ce que la chaleur est pour le
corps ; chacun se rapproche de l’individu qui lui procure
cette sensation, par le même instinct qui le pousse à s’approcher
du poêle ou à aller se mettre au soleil. Or il n’y a pour cela
uniquement que l’être décidément inférieur, en facultés
intellectuelles pour les hommes, en beauté pour les femmes. Il faut
avouer que, pour laisser paraître de l’infériorité non simulée,
en présence de bien des gens, il faut en posséder une dose
respectable. En revanche, voyez avec quelle cordiale amabilité une
jeune fille médiocrement jolie va à la rencontre de celle qui est
foncièrement laide. Le sexe masculin n’attache pas grande valeur
aux avantages physiques, bien que l’on préfère se trouver à côté
d’un plus petit que d’un plus grand que soi. En conséquence,
parmi les hommes, ce sont les bêtes et les ignorants qui sont en
faveur et recherchés partout ; parmi les femmes, les laides ;
on leur fait immédiatement la réputation d’avoir un cœur
excellent, vu que chacun a besoin d’un prétexte pour justifier sa
sympathie, à ses yeux et à ceux des autres. Pour cette raison,
toute supériorité d’esprit a la propriété d’isoler : on la
fuit, on la hait, et pour avoir un prétexte on prête à celui qui
la possède des défauts de toute sorte.</span></i></span><span style="color: black;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;"> »</span></span></span></span></span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-align: right;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;"><b>Laurent
Gané</b></span></span></span><br />
<div style="text-align: left;">
<br />
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</div>
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