J’ai
peu d’estime pour les acteurs, les comédiens, les chanteurs et les
humoristes connus ; pour tous ces gens au compte en banque dodu qui
prônent le partage et la générosité, se sentent proche des
pauvres en évitant de les fréquenter, sont des nantis, vivent dans
les beaux quartiers, et font la morale, en prêchant l’amour, la tolérance, la paix, et l’égalité, à des gens
n’ayant aucun de ces privilèges rendant la vie si confortable, si
agréable, et si sûre. Peu de considération donc pour ces
illusionnistes qui, parce que l’adulation des naïfs les a rendus
célèbres, se prennent si souvent pour des penseurs, donnent des
leçons et distribuent des bons et des mauvais points à tout le
monde.
Ils
aiment les pauvres en évitant de les fréquenter comme je l’ai dit,
sauf par l’intermédiaire d’associations "humanitaires", auxquelles
ils semblent tous appartenir, afin d’avoir l’air davantage "humanistes"
que riches. Ainsi rassurés, ils vont d’émissions de télévision en
émissions de radio parler de leur actualité et des associations
qu’ils soutiennent.
Pour
être plus précis, c’est généralement le présentateur, le
journaliste qui, après avoir dit que son invité soutenait une
association, lui demande d’en parler, afin qu’en plus de paraître
bon, on puisse le trouver humble.
Être
pétri de grandes valeurs et de générosité, défendre de grandes
causes, et soutenir une association, cela a pour avantage de se
déculpabiliser d’être un anticapitaliste riche, d’éloigner le
risque d’être pris pour un salaud de bourgeois, et permet de
pouvoir conserver sa posture morale.
Mais
une piqûre d’association humanitaire ne fait pas que les immuniser
contre le risque d’être pris pour de méchants riches. Cela donne
une bonne image d’eux aux illusionnés, leur permet d’augmenter leur
capital sympathie, comme disent les spécialistes en communication
chargés de leur promotion, avec pour conséquence évidente de leur faire
gagner plus d’argent. Parce que si on ne veut pas avoir la mentalité
du salaud de riche, on veut bien en revanche avoir ses moyens
financiers. "Humaniste" d’accord, mais pragmatique avant tout !
Pour être clair, ce n’est pas de gagner beaucoup d’argent qui me choque, mais c’est de se rendre ensuite ainsi cousu d’or dans les médias pour jouer les purs esprits uniquement guidés par l’amour, la bonté et l’altruisme, et de gagner encore plus d’argent, de devenir encore plus riche en se comportant de la sorte. Comment peut-on admirer ces gens-là ?... Sans
doute en étant un peu comme eux finalement...
Certains
sortent du lot, comme Michel Galabru par exemple. Il y a quelques
mois, j’ai découvert, grâce à l’émission Les Grosses Têtes,
qu’il avait bien plus d’esprit que beaucoup d’autres artistes.
Bien plus d’esprit et de bon sens empreint de lucidité.
Michel Galabru est un homme intelligent, intellectuellement plutôt honnête, modeste, et pas moraliste. L’inverse d’un Gérard Miller en somme. Vous me direz : Gérard Miller n’est pas un artiste ; certes, et pourtant, qu’est-ce qu’il joue bien la comédie !
Michel Galabru est un homme intelligent, intellectuellement plutôt honnête, modeste, et pas moraliste. L’inverse d’un Gérard Miller en somme. Vous me direz : Gérard Miller n’est pas un artiste ; certes, et pourtant, qu’est-ce qu’il joue bien la comédie !
Étant
jeune, Michel Galabru admirait et voulait ressembler à Sacha Guitry.
Au premier abord, on ne trouve pas que l’un ressemble à l’autre. Pourtant, Michel Galabru, dans un genre évidemment très différent, semble posséder certaines qualités d’esprit pouvant rappeler celles de Sacha Guitry : le sens de la dérision et de l’autodérision par exemple, se nourrissant d’une assez semblable vision du monde, des hommes, et de soi.
Au premier abord, on ne trouve pas que l’un ressemble à l’autre. Pourtant, Michel Galabru, dans un genre évidemment très différent, semble posséder certaines qualités d’esprit pouvant rappeler celles de Sacha Guitry : le sens de la dérision et de l’autodérision par exemple, se nourrissant d’une assez semblable vision du monde, des hommes, et de soi.
On peut aussi comparer ce que dit Michel Galabru avec ce que disent les autres artistes pour mieux comprendre ce qui le rapproche de Sacha Guitry, selon le principe qu’il faut parfois se comparer à des gens à qui on ne ressemble pas pour mieux comprendre à qui on ressemble.
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